Archives des actualités paléontologiques (p.6)

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25 Septembre 2001

Dinosaures

Des centaines de traces de dinosaures en Espagne

Sur un site long de 200 mètres et large de 6 à 7 mètres, une équipe de paléontologues espagnol a découvert un ancien point d'eau du Crétacé dans la région de la Rioja: il y a 115 millions d'années, des centaines d'animaux sont venus s'abreuver autour de cette ancienne mare. Il ne reste aujourd'hui plus d'ossements fossiles, mais des centaines et des centaines d'empreintes fossilisées (dinosaures carnivores, mais aussi tortues, reptiles ptérosauriens et oiseaux primitifs). Leur étude permettra, entre autre, de reconstituer la très riche faune crétacée de cette région.

Mise à jour 2016: Publication d'une description de La route des dinosaures de La Rioja (Espagne) sur le site Planet-Terre.

15 Septembre 2001

Expos & médias

La foire du Creusot

Affluence cette année à la célèbre foire du Creusot (Saône-et-Loire) pour une exposition sur les dinosaures... Il faut parfois faire la queue pendant une demi-heure avant de pouvoir parcourir l'exposition, présentant principalement les dinosaures français (Psittacosaurus, Rhabdodon, Ampelosaurus, Variraptor). Réalisée en collaboration avec le musée des dinosaures d'Espéraza, elle fermera ses portes le 23 septembre.

Pour en savoir plus: Informations complémentaires sur Musée des dinosaures d'Espéraza

31 Août 2001

Dinosaures

Le bec des 'dinos-autruches' semblable à celui d'un canard

La découverte de crânes particulièrement bien conservés d'Ornithomimosaures, les 'dinosaures-autruches', permet d'en apprendre beaucoup plus sur leur bec. Les fossiles appartiennent à Ornithomimus edmontonicus, découvert au Canada, et Gallimimus bullatus, provenant de Mongolie; ils contiennent notamment des empreintes bien conservées des parties molles de leur rostre. Ces nouveaux fossiles montrent la présence d'un véritable bec, probablement en kératine, comparable au bec plat et garni sur les bord de lamelles transversales, caractéristique des oiseaux ansériformes (cygne, oie, canard...).
Ainsi, les dinosaures Ornithomimosaures se nourriraient en filtrant de l'eau pour en tirer de la nourriture (plantes et minuscules animaux aquatiques), alors que jusqu'à présent, on imaginait qu'ils se servaient de leur bec pour picorer n'importe quelle nourriture (insectes, lézards, amphibiens...) suffisamment petite pour être avalée.

Les résultats de cette étude menée par une équipe américano-canadienne ont été publiés dans la revue Nature de jeudi.

20 Août 2001

Dinosaures

Description de la cage gastrale d'un Allosaure

C'est la première description de la cage gastrale d'un nouveau spécimen d'Allosaurus. La cage gastrale des dinosaures est constituée de côtes ventrales (que l'on appelle des 'gastralia'), solidifiant la paroi abdominale et protégeant les viscères des dinosaures. Egalement attestée chez les grands Sauropodes, ces côtes ventrales pouvaient les protéger des attaques des carnivores lorsque les sauropodes, tels que Brachiosaurus, se dressaient sur leurs pattes arrière pour se défendre. Dans cette position en effet, un coup de griffe dans le ventre aurait été mortel sans protection.

Très fragiles, les côtes ventrales se fossilisent mal et ne sont pas retrouvées dans la plupart des cas. Les côtes gastrales du spécimen étudié dans cet article étaient tellement cassées que les paléontologues pensaient que ces 'côtes' étaient constituées de plusieurs éléments. Après étude plus détaillée, D. Chure montre qu'il s'agit en fait d'un seul os ressoudé après fractures. Ces blessures peuvent être le résultat de luttes avec des proies ou de comportements spécifiques tels que des ruades ou des coups de tête contre les flancs.

Référence: Observations sur la morphologie et les pathologies de la cage gastrale d'Allosaurus basées sur un nouveau spécimen du Dinosaur National Monument, Etats-Unis d'Amérique; D. Chure; Oryctos, vol.3 (2000) - PDF.

3 Août 2001

Dinosaures

Faut-il revoir la position du nez des dinos?

La revue Science publie aujourd'hui une étude du paléontologue Lawrence M. Witmer, selon laquelle les narines externes des dinosaures seraient en fait en avant de la tête et non au sommet de leur nez, contrairement à ce qu'on les représente aujourd'hui. Ainsi, une partie charnue des narines (qui ne se fossilise pas) ramènerait l'orifice du nez bien en avant de la tête: en position rostrale.
Le positionnement de la narine rostrale peut sembler accessoire chez l'homme et de nombreux animaux, en raison de la petitesse de leur nez. Mais chez les dinosaures, l'ouverture de la narine osseuse peut mesurer plus de 60cm, soit la moitié de la longueur du crâne, ce qui pose la question de la position exacte de la petite narine charnue, par où s'effectue la respiration.

Historiquement, au 19e siècle, les paléontologues pensaient que les Sauropodes étaient incapables de quitter les lacs et les marais où la poussée d'Archimède les aidait à soutenir le poids de leur énorme corps et leurs narines devaient être ainsi haut placées sur la tête pour servir de "tuba". Cette conception fut largement acceptée jusqu'à la fin des années 1960 puis fut totalement abandonnée, alors que la position des narines n'avait presque jamais été remise en cause.

M. Witmer a étudié la relation entre la narine osseuse et la narine charnue chez 62 animaux parmi les plus proches des dinosaures (45 espèces d'oiseaux, de crocodiles et de lézards). L’analyse de crânes fossiles de dinosaures, et particulièrement des sillons laissés par le réseau sanguin, montre que la partie avant du nez était très irriguée, ce qui tend à confirmer les observations faites sur les animaux modernes. Ainsi, il a été possible de reconstituer une cavité nasale, avec cartilage, vaisseaux sanguins et autres tissus.

Il faudra donc peut-être revoir la façon de représenter le crâne des dinosaures et les redessiner comme sur les deux exemples ci-dessous. De plus, la présence de narines en position rostrale chez les dinosaures pourrait avoir eu des conséquences sur la façon dont ils respiraient, chassaient ou contrôlaient leur température interne et cette donnée physique pourrait fournir de nouvelles explications sur la capacité d'adaptation des grands Sauropodes.


Selon cette étude, les narines du T.rex sont ramenées vers l'avant...


... et les narines du Diplodocus 'migrent' encore plus, puisque l'ouverture osseuse se situe sur le sommet du crâne.

2 Août 2001

Dinosaures

Un squelette presque complet d'un nouveau Titanosaure

Baptisé Rapetosaurus krausei et décrit dans la revue Nature cette semaine, le squelette quasiment complet d'un titanosaure a été découvert à Madagascar. L'importance de ce fossile est énorme, puisque jusqu'à aujourd'hui, on n'avait retrouvé que quelques fragments d'ossements de titanosaure, mais aucun squelette complet. Rapetosaurus va donc permettre d'en savoir beaucoup plus sur cette famille mal connue et pourtant la plus grande des Sauropodes. Les dinosaures Titanosauridés ont vécu à la fin du Crétacé et leurs fossiles ont été retrouvés aux quatre coins du monde (Inde, Madagascar, Argentine, Brésil, Laos, France, Roumanie). L'aire de répartition très importante des Titanosaures en fait ainsi les témoins de la fracturation des continents au Crétacé.



Le Titanosaure français, Ampelosaurus atacis, fait l'objet de recherches depuis plus de dix ans; son squelette est actuellement reconstitué à 90%, mais contrairement au Rapetosaurus, le crâne n'a pas encore été retrouvé.



Les Titanosauridés Ampelosaurus, Saltasaurus, Rapetosaurus et au moins une espèce de Titanosaurus possèdent des plaques osseuses dorsales, constituant une carapace et probablement destinée à les protéger des attaques des carnivores.

Source: Nature, vol. 412, p.530-4

Pour en savoir plus: Informations complémentaires sur Rapetosaurus (PaleoWiki)

2 Juillet 2001

Dinosaures

Des œufs de dinosaures découverts en quantité

Des spécialistes du musée de Rio Negro (Patagonie, au sud de l'Argentine) ont annoncé la découverte récente de nombreux œufs de dinosaures. Les œufs font environ 25cm de haut et ont été pondu par des dinosaures herbivores. La découverte se situe dans une région extrêmement riche en fossiles, d'où son surnom de "Jurassic Park" argentin... (voir la nouvelle du 20 février).

18 Juin 2001

Dinosaures

Deux nouveaux dinosaures américains du Crétacé supérieur

1 Juin 2001

Dinosaures

Nouveau dinosaure: Paralititan stromeri

Il y a 95 millions d'années, vivait un énorme dinosaure: Paralititan, le deuxième plus grand animal terrestre retrouvé (30 mètres de long et peut-être 70 tonnes: voir sa fiche descriptive), après le dinosaure Argentinosaurus. Paralititan, proche des Sauropodes Argentinosaurus et Apatosaurus, habitait dans des mangroves ou des marécages littoraux du Nord de l'Afrique, région envahie par le désert aujourd'hui.

C'est Joshua Smith, un étudiant de 31 ans en doctorat à l'université de Pennsylvanie, qui est son découvreur. De nombreux fossiles d'animaux et de plantes ont été découverts en même temps que ce titanosaure, ce qui montre que le milieu était luxuriant à cette époque. D'ailleurs, les carnivores de cette région étaient également particulièrement grands, puisque l'on connaît notamment les célèbres Carcharodontosaurus et Spinosaurus.



Référence: J.B. Smith et al. (2001). A giant sauropod dinosaur from an Upper Cretaceous mangrove deposit in Egypt. Science 292:1704-1706.

Pour en savoir plus: Informations complémentaires sur le Paralititan (PaleoWiki)

30 Mai 2001

Dinosaures

Etude du squelette d'embryons théropodes jurassiques

Une étude récente présente les résultats de l'analyse in ovo des tissus osseux d'embryons de dinosaures théropodes du Jurassique supérieur de Lourinhã (Portugal). Les restes de dinosaures à l'état d'embryons, de nouveaux-nés et de juvéniles sont actuellement l'objet d'un intérêt soutenu, car ce type de matériel permet d'analyser la paléobiologie des dinosaures, en particulier la croissance et les traits d'histoire de vie. Le matériel disponible jusqu'à présent était daté essentiellement du Crétacé supérieur (restes d'embryons et de juvéniles d'Ornithopodes [dryosaures, hypsilophodontidés, hadrosauridés...], de Sauropodes, de Troödontidés, d'Oviraptoridés et de Thérizinosaures). Le matériel étudié (6 os longs, 3 fémurs, 4 vertèbres), daté du Jurassique supérieur, permet de remonter dans le temps de 80 millions d'années environ.

Les ossements révèlent des détails d'une précision jusqu'ici inégalée pour des Théropodes. La structure des os est très proche des oiseaux, ce qui confirme le lien étroit entre cette branche de dinosaures et les premiers oiseaux, qui avait déjà été supposé d'après des données indépendantes. Les os, bien caractéristiques d'embryons, montrent qu'on peut observer dès ce stade de développement les caractères spécifiques des Théropodes. La vitesse de croissance osseuse a pu être estimée à 20 micromètres/jour, ce qui est très rapide: en quelques mois, les dinosaures atteignaient une taille respectable.
Malheureusement, on ne peut dire précisément à quelle espèce appartiennent ces os: Allosaurus ou Lourinhasaurus, dont un squelette a été découvert à côté du site des œufs?

Référence: Histomorphogenesis of Embryos of Upper Jurassic Theropods from Lourinhã (Portugal); A de Ricqlès et al.; Comptes-rendu de l'Académie des Sciences, Série IIa, tome 332 n°10 (2001), 647-656.