Archives des actualités paléontologiques (p.2)

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6 Juillet 2004

Dinosaures

Les Spinosaures avaient une dent contre les Ptérosaures

Dent coincée dans vertèbre de Ptérosaure
Dans un article paru il y a quelques jours dans la revue Nature, le paléontologue Eric Buffetaut décrit un os de Ptérosaure dans lequel s'est encastrée une dent...

Le fossile est daté d'environ 100 millions d'années et a été retrouvé au Brésil. La dent plantée dans la vertèbre du Ptérosaure appartenait logiquement à un prédateur; il ne restait plus qu'à retrouver lequel. Le travail d'Eric Buffetaut a donc consisté à comparer cette dent conique avec tous les fossiles de carnivores brésiliens de cette période, notamment les crocodiles et les dinosaures. Finalement, c'est un candidat surprenant qui a été retenu, puisqu'il s'agit d'un Spinosaure brésilien: Irritator challengeri.

Habituellement, on attribue aux Spinosaures un régime piscivore: leurs nombreuses mais petites dents leur servant d'hameçons certainement très efficaces pour la capture des poissons. Seulement, pour nourrir un Spinosaure de 15 mètres de long, il aurait fallu d'énormes quantités de poissons, alors que leurs milieux de vie étaient probablement assez chauds (la voile du Spinosaurus lui permettait de réguler efficacement sa température corporelle), donc vraisemblablement peu riches en rivières poissonneuses... Voilà qui résoudrait peut-être une partie de ce mystère.
Cependant, impossible de savoir si ce Spinosaure dont la dent s'est coincée dans l'os de sa proie était en train de chasser le Ptérosaure ou s'il s'est nourri d'une carcasse. On pourrait également imaginer le Spinosaure happer un Ptérosaure en train de décoller, ce qui explique qu'il y aurait laissé sa dent...

Il existait également un autre Spinosaure au Brésil à cette époque, il s'agit de Angaturama limai (mais certains le considèrent comme la forme juvénile d'Irritator challengeri).
Ce fossile (3 vertèbres cervicales, appartenant à un animal d'environ 3,3 mètres d'envergure) extrêmement rare nous permet donc de rajouter un plat au menu d'Irritator challengeri et donc de probablement tous les Spinosaures.

Référence de l'article: E.BUFFETAUT, D.MARTILL & F.ESCUILLIÉ, 2004; Pterosaurs as part of a spinosaur diet; Nature 430: 33 (01 July 2004).
Illustration: Alain Bénéteau; photo: Eric Buffetaut.

Pour en savoir plus: La revue Pour La Science publie comme par hasard dans le numéro de ce mois-ci un article très complet... d'Eric Buffetaut: Les Ptérosaures, conquérants des airs!

Source: Nature, 01/07/2004

25 Mai 2004

Dinosaures

Découverte de pistes de dinosaures jurassiques

Depuis quelques jours, l'excitation gagne un petit village du Jura. Le motif: la découverte d'un grand nombre d'empreintes de dinosaures sur le bord d'une route!

Les scientifiques viennent d'arriver sur le site (situé au nord de Nantua, à proximité de la frontière helvétique), qui s'annonce prometteur: en effet, le dégagement des empreintes n'est pas fini et plus la terre qui les recouvrait est dégagée, plus on retrouve des empreintes... Jusqu'à présent, il a été possible de reconnaître quelques pistes de Sauropodes. Il semblerait qu'il y ait également des empreintes de Théropodes, à confirmer.

De nouvelles informations seront disponibles ici dès que possible...


Photos: Cécile Franco-Rogelio

7 Mars 2004

Dinosaures

Exceptionnels dinosaures européens

Comme ce qui a été annoncé il y a quelques jours sur le forum de DinoNews, des ossements de 2 importants dinosaures ont été découverts: le premier Allosaure français et un Titanosaure espagnol de probablement 35 mètres de long, rivalisant avec les plus grands Sauropodes (Paralititan, Argentinosaurus)...

Commençons avec l'annonce de l'Allosaure français, premier spécimen d'un dinosaure super-star, le plus gros prédateur terrestre du Jurassique. Le fossile, une mâchoire inférieure et supérieure (dentaire et maxillaire), a été récolté par M et Mme Anicolas, membres de l'association Geo Paléo Archéo, d'Houlgate (Calvados) un matin d'octobre 2002.
Grâce au coup d'œil expert des 2 responsables de l'association, Thierry Rebours et Françoise Hébert, le fossile a été reconnu et identifié tout d'abord comme dinosaure carnivore. Il faut attendre seize mois et l'avis de Philippe Taquet, paléontologue et ancien directeur du Muséum national d'histoire naturelle de Paris (de 1985 à 1990) pour que le verdict tombe: la mâchoire retrouvée est celle d'un Allosaure.

Si ce dinosaure a vécu principalement dans ce qui correspond aujourd'hui à l'Amérique du nord, il n'est cependant pas étonnant de le retrouver en Europe, puisque à cette époque, ces deux continents étaient reliés par de larges bandes de terre: l'océan Atlantique commençait juste à s'ouvrir. Mais les sédiments dans lesquels a été exhumée la mâchoire de l'Allosaure français correspondent à un site marin... Le Compsognathus est un cas similaire, puisqu'il s'est fossilisé en pleine mer. Cela ne veut pas dire pour autant que les dinosaures étaient des animaux marins. En effet, plusieurs hypothèses peuvent expliquer ce phénomène:
- le dinosaure est mort sur le continent, mais sa carcasse a été transportée vers la mer par les eaux d'un fleuve. Lorsque ce ne sont que quelques ossements qui sont transportés, les os montrent dans ce cas une usure particulière;
- le dinosaure était en train de traverser un bras de mer à la nage pour rejoindre une île;
- le dinosaure est mort dans une zone littorale, zone qu'il aurait pu parcourir à la recherche de nourriture (cadavres d'animaux marins,...).

Après en avoir fait un moulage pour le Muséum une fois nettoyée de sa gangue d'argile, cette mâchoire restera dans un salon de la région parisienne, chez ses inventeurs.

Pour un récit de cette découverte, ainsi que des informations complémentaires sur les dinosaures de Normandie: rendez-vous sur le site de l'association Géo Paléo Houlgate.

Voir aussi: DinoActualité du 21 février 2001, sur la technique de chasse de l'Allosaure.

Source: Ouest-France

3 Mars 2004

Paléontologie générale

Chicxulub hors de cause?

La polémique autour du célèbre cratère de Chicxulub n'est décidément pas prête de finir. Dernier épisode en date: la publication d'un article par la micropaléontologue Gerta Keller. Selon elle, les extinctions massives d'espèces à la fin du Crétacé auraient eu lieu 300 000 ans après la chute de l'astéroïde géant au Yucatan.

En fait, il n'y a rien de bien nouveau puisque la scientifique a déjà communiqué ses résultats l'année dernière, obtenus à partir de carottes de sondage dans le cratère remontant à la campagne 2001-2002 (voir cette DinoActualité). L'échantillon étudié a été prélevé entre 894 mètres et 794 mètres de profondeur et comprend 3 parties (de bas en haut): des sédiments contenant des brèches de suévite (minéraux spécifiques d'un impact météoritique); une couche de 50 cm, formée de calcaire comportant des microfossiles calcifiés et des foraminifères marins; enfin, la "couche K-T".
Mais la méthode utilisée par Mme Keller pour déterminer la durée entre le dépôt des brèches de suévite et les extinctions est loin de faire l'unanimité, puisqu'il s'agit d'une datation relative, c'est-à-dire une méthode indirecte, basée sur la reconnaissance avec 2 autres sites sédimentaires du Mexique. Quoiqu'il en soit, les conclusions de la scientifique ne réfutent pas le fait qu'il y a bien eu un impact météoritique en même temps que la crise Crétacé-Tertiaire, mais ne militent pas en faveur du cratère de Chicxulub.

Alors, le cratère de Chicxulub est-il innocent? Y a-t-il eu plusieurs impacts météoritiques lors de la crise Crétacé-Tertiaire? Finalement, toutes les questions restent ouvertes et tout le monde est d'accord sur un point: les datations du cratère et des événements de l'extinction qui a vu la fin des dinosaures sont à poursuivre...

Source: Le Monde, Futura-Sciences

Pour en savoir plus: Informations complémentaires sur la disparition des dinos (dossier)

1 Novembre 2003

Dinosaures

Le bébé Tyrannosauridé retourne chez lui

Un jeune dinosaure de 3 mètres de long
Le fossile très bien conservé d'un très jeune dinosaure de la famille des Tyrannosauridés retrouve la réserve indienne où il a été découvert, après avoir été préparé par une équipe dirigée par le célèbre paléontologue américain Jack Horner.

Le squelette est parfaitement conservé, il ne lui manque que ses pieds et un bout de sa queue. L'animal ne devait mesurer "que" 3 mètres de long. Il s'agit donc du plus petit fossile connu appartenant aux Tyrannosauridés.
Découvert en 1995, il devait peser près d'une tonne. Etant donné son âge (74 millions d'années), il pourrait être un Albertosaurus ou un Dasplétosaurus, mais impossible de le savoir précisément car les jeunes dinosaures de ces deux espèces se ressemblent beaucoup.

Photo: John McGill

Source: Great Falls Tribune

29 Octobre 2003

Paléontologie générale

Pollen mutant et extinction de masse

Du pollen de conifère trouvé dans des sédiments vieux de 250 millions d'années semblerait avoir des mutations similaires à celles observées près de Tchernobyl après l'explosion de la centrale nucléaire ukrainienne.
Il s'agit d'une étude réalisée par les paléontologues Sergey Afonin, Clinton Foster et Xiaofeng Wang d'après des sédiments trouvés en Russie et en Chine, contemporains de la crise Permo-Trias, la plus grande période d'extinction en masse que la Terre ait connu.
Selon ces scientifiques, ces mutations observées seraient dues à un fort épisode de bombardement de rayons Ultra-Violets sur la surface de la Terre. Habituellement, la couche d'ozone protège la surface de notre planète des rayons U.V., principalement en provenance du rayonnement du Soleil. La découverte de quantités de pollens mutés serait donc vraisemblablement due à une importante destruction de la couche d'ozone lors de la crise Permo-Trias. Cette desctruction est probablement le résultat d'un intense épisode volcanique, au cours duquel d'énormes quantités de poussières et de gaz ont été projetés dans l'atmosphère.

L'étude a d'abord porté sur les sédiments de deux gisements et a été confirmée par la suite: dans presque tous les gisements contemporains de la crise Permo-Trias, le pollen de conifère* montre des mutations typiques de périodes de stress, comme on peut l'observer chez les plantes actuelles. (*il y a 250 millions d'années, les plantes à fleurs n'existaient pas encore...)

Les auteurs de l'étude prévoient donc de retrouver des spores et des pollens mutants dans les sédiments associés à l'extinction qui a vu la fin des dinosaures, il y a 65 millions d'années...

Source: Discoverynews.com

Pour en savoir plus: Informations complémentaires sur la disparition des dinosaures

24 Septembre 2003

Dinosaures

Découverte de l'un des plus vieux Sauropodes

Ossements de 'Tazoudasaurus naïmi'
Depuis quelques années, le Maroc est l'objet de fouilles paléontologiques internationales. Chacune des campagnes a permis de mettre à jour des quantités impressionnantes de nouveaux fossiles.

Après la découverte d'Atlasaurus il y a une vingtaine d'années, c'est au tour cette année d'un dinosaure Sauropode remontant à 180 millions d'années environ.
La présentation de ce dinosaure baptisé Tazoudasaurus naïmi vient d'avoir lieu à Rabat, par une équipe de scientifiques marocains, français, suisses et américains.

D'après les ossements mis à jour, les scientifiques estiment que Tazoudasaurus était un quadrupède de 9 mètres de long et de 4 à 5 tonnes. Selon Philippe Taquet, les ossements crâniens découverts, notamment une mandibule portant 17 dents, sont les plus anciens connus d'un Sauropode.

Les premiers ossements ont fait leur apparition en 1998 lorsqu'un des habitants de Tazouda les avait ramassés en se promenant sur les pentes qui dominent son village. Le découvreur finit par remettre ses trouvailles entre les mains de la gendarmerie royale. Depuis 2000, plusieurs campagnes se sont ainsi succédé et environ 400 os sont sortis de terre.

Le squelette du Tazoudasaurus gisait sur le flanc droit, au sein d'une lentille, poche argilo-gréseuse trouant une couche de cailloutis. Pour comprendre comment il est arrivé là, il faut retourner 180 millions d'années en arrière et écouter le géologue suisse Michel Monbaron, vice-recteur de l'université de Fribourg et spécialiste de cette partie du Maroc : "A l'époque, l'Atlas n'existait pas et nous nous trouvions dans une plaine d'inondation où les rivières, descendant de montagnes situées dans l'arrière-pays, apportaient, suivant leur énergie, tantôt des cailloux, tantôt du sable, tantôt des particules plus fines encore." Il faut donc imaginer une zone basse, humide, verdoyante où, comme l'ont montré les analyses de paléobotanique, poussait, non pas de l'herbe et des fleurs qui n'existaient pas encore, mais une végétation coriace faite de fougères, d'araucarias et de conifères. Et, un jour, peut-être à la suite d'un violent orage, une coulée de boue subite emporta dans un chenal un troupeau de sauropodes qui paissaient là ainsi qu'un prédateur, puisqu'on a aussi retrouvé les dents crénelées et pointues caractéristiques d'un carnivore, un morceau de son métatarsien et de son humérus.

Le Tazoudasaurus devrait donc apporter des informations capitales dans l'étude de l'évolution des Sauropodes, groupe des célèbres Brachiosaure et Diplodocus, à une époque où l'océan Atlantique ne s'était pas encore ouvert.

Grâce à la découverte du Tazoudasaurus dans la localité de Tazouda, à 70 km de Ouarzazate (sud-est du Maroc), les responsables marocains ont annoncé le projet de création d'un "Musée des dinosaures" sur ce site paléontologique facile d'accès, situé dans un paysage montagneux exceptionnel et proche des grands centres touristiques de Ouarzazate et de Marrakech. Une association milite par ailleurs pour la création d'un "géoparc", une zone dotée d'un statut de réserve géologique, qui permettrait de veiller à la préservation de ce patrimoine paléontologique sous les auspices de l'Unesco.

Photo: Copyright MNHN Philippe richir

Source: AFP

Pour en savoir plus: Informations complémentaires sur la découverte d'Atlasaurus

11 Août 2003

Dinosaures

De géantes découvertes russes

La découverte de trois squelettes d'Hadrosaures vient d'être annoncée par des scientifiques russes.
Les trois squelettes sont particulièrement grands: les deux "plus petits" devaient appartenir à des animaux d'une taille de 12 mètres de long.

Selon Yuri Bolotsky, le responsable de l'expédition paléontologique, le troisième squelette appartient à une espèce inconnue d'Hadrosaure qui devait mesurer au moins 15 mètres de long!

Le gisement où ont été exhumés ces fossiles se situe près du village de Kundur, dans la région d'Amur, c'est-à-dire à l'extrême Est de la Russie. Ces fossiles d'Hadrosaures devraient donc être d'une grande importance dans l'étude des échanges entre Amérique du Nord et Asie au Crétacé supérieur, qui étaient alors reliés de temps en temps par le détroit de Béring.

Source: http://theage.com.au

1 Août 2003

Expos & médias

Exposition dans le Cher

La Terre Au Temps Des Dinosaures

Cette exposition organisée par l'association des amis de l'église de Germigny-l'Exempt (dans le Cher) se déroule depuis le 1er Juillet au centre socio-culturel de cette ville. Dépêchez-vous, elle prendra fin dès le 15 Août...

Entrée: 3 euros (gratuit pour les moins de 12 ans).
Renseignements: 02.48.74.01.60

Source: http://geol.cher.free.fr

26 Juillet 2003

Dinosaures

Des dinosaures au fond du jardin

C'est en voulant creuser un trou dans l'arrière-cour de sa maison pour y créer un bassin qu'un Portugais est tombé sur un os, ou plutôt sur tout un gisement d'os: plus de 400 kg d'os ont été découverts!
Après avoir compris que ces os " étaient plus gros que ceux des animaux que je connnais ", M. Alves a fait appel à des paléontologues. Verdict: ce sont des os de Sauropodes... Les scientifiques qui se sont rendu sur les lieux, à environ 150 km au nord-est de Lisbonne, ont donc l'intention de poursuivre les recherches dans cette zone en vue de découvrir d'autres os, à partir de Septembre prochain.
Du coup, le projet du bassin de M. Alves tombe à l'eau, un petit prix à payer, mais la satisfaction d'avoir peut-être fait une découverte importante...

Source: AFP