La géographie de la fin du Crétacé est le fruit d'une longue histoire, reconstituée brièvement ci-dessous, depuis les débuts du Mésozoïque :
Carte paléogéographique extraite de l'ouvrage Les mondes disparus, atlas de la dérive des continents, d'E. Buffetaut et J. Le Loeuff; les points représentent les principaux gisements de mammifères fossiles (d'après J.-L. Hartenberger).
Ainsi, au Trias (cf. l'illustration ci-contre), c’est-à-dire au début de l’ère Secondaire, l’ensemble des terres émergées était rassemblé en une seule masse continentale, un super-contient appelé " Pangée ".
Mus par les forces de la tectonique des plaques, les continents commencent à se séparer au début du Jurassique: la Pangée se morcelle d'abord en 2 ensembles continentaux (la Laurasie au Nord, séparée du Gondwana au Sud par un bras de mer, la Téthys). Ainsi, on date l’ouverture de l’océan Atlantique à –140 millions d’années environ.
A la fin du Crétacé, les continents avaient leur configuration presque actuelle, l’Inde étant encore un vaste continent s’étendant de l’emplacement actuel de l’île de la Réunion jusqu’à l’Asie avec qui elle s’apprêtait à entrer en collision ; l’Afrique était alors séparée de l’Europe par une vaste mer, la Téthys, mais des " ponts continentaux " permettaient le passage d’animaux entre Afrique et Eurasie, notamment via des terrains qui correspondent à l’Italie et à l’Espagne :
Attention, le cas de l'Inde pose ici problème: selon les paléontologues, elle devait former une bande continentale de Madagascar jusqu'en Asie.
A cette évolution de la géographie liée au déplacement des continents se combinent des changements dus aux variations du niveau des mers (elles-mêmes liées étroitement, au Mésozoïque, à des variations de l’activité des dorsales médio-océaniques, provoquant des changements de volume des bassins océaniques).
Pendant une grande partie du Crétacé, le niveau des mers était si haut par rapport au niveau actuel que l’Europe par exemple, n’était qu’un archipel... Depuis cette époque, le niveau ne cesse de diminuer (on parle de régression marine), mais il a diminué plus fortement au cours de la fin du Crétacé :
De plus, des études géochimiques ont montré un refroidissement des mers durant les 4 derniers millions d’années du Crétacé. La cause probable est une réorganisation majeure de la circulation océanique, sous l’effet d’un ralentissement de l’expansion océanique.
Ce refroidissement s’accompagne d’une chute importante du niveau marin à la fin du Crétacé, d’amplitude évaluée à 200 mètres environ (c’est l’une des plus importantes qui se soient produites au cours des temps géologiques).
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