Archives des actualités paléontologiques (p.6)

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30 Avril 2003

Dinosaures

Description d'un nouveau dinosaure français

Il s'appelle Struthiosaurus languedocensis et sa description est parue dans le numéro du mois de mars de la revue Journal of Vertebrate Paleontology (Vol. 23, No. 1, pp. 156-165).
Il s'agit de l'une des plus petites espèces d'ankylosaure: moins de 3 mètres de long. Découvert dans le sud de la France (bassin de Villeveyrac, dans l'Hérault), il a vécu à peu près de -83 à -78 millions d'années, c'est-à-dire au Crétacé supérieur.
Plusieurs espèces de Struthiosaurus ont probablement vécu à cette époque, sur une zone qui s'étend aujourd'hui de la Roumanie à l'Espagne.

Dans le même numéro de cette revue, on peut également trouver la description d'un nouveau dinosaure proche d'Iguanodon: Fukuisaurus tetoriensis, découvert au Japon.

Source: JVP Vol.23, N°1

Pour en savoir plus: Informations complémentaires sur les derniers dinos découverts

6 Mai 2003

Dinosaures

Un nouveau dinosaure éclaire l'origine des Lambéosaurinés

Le squelette de dinosaure le plus complet jamais découvert en Russie vient d'être mis à jour (dans la formation maastrichtienne de Tsagayan à Kundur, au sud-est de la Russie) et nommé Olorotitan arharensis. C'est également, avec sa crête creuse finement conservée au sommet de son crâne, le lambéosauriné le plus complet en dehors de l'Amérique du Nord.

Ce fossile est d'une importance considérable pour la connaissance de l'évolution des dinosaures Lambéosaurinés: en effet, on sait que ce groupe est apparu en Asie, puis a migré en Amérique du Nord avant ou au tout début du Campanien (~83 millions d'années).
Ainsi, selon des études phylogénétiques, Olorotitan serait un des grands-frères du Corythosaurus et de l'Hypacrosaurus d'Amérique du Nord.

Source: Palevol, N°2 (2003)

Pour en savoir plus: Informations complémentaires sur la bibliographie de ce dinosaure

14 Juin 2003

Dinosaures

De nouvelles traces d'un impact météoritique

Après avoir travaillé sur des roches datées d'environ -380 millions d'années (Dévonien moyen), une équipe de recherche menée par le scientifique Brooks Ellwood vient d'annoncer avoir découvert les indices d'un impact météoritique à cette époque.

Cet impact pourrait être à l'origine d'un épisode d'extinctions marines déjà connu il y a 380 millions d'années, mais d'amplitude trop faible pour faire partie des 5 plus grandes périodes d'extinctions en masse.
Les recherches ont été menées sur des roches du Maroc et ont mis en évidence des grains de quartz choqués, des microsphérules, ainsi que des anomalies d'abondance de métaux comme le nickel, le chrome et le cobalt: autant d'indices retrouvés habituellement dans des roches formées lors de l'impact d'une météorite.

Pour l'instant, le lieu de l'impact n'a pas été retrouvé et aucune estimation sur le diamètre de l'objet céleste ayant frappé la Terre ne peut être avancée. Les recherches doivent donc être poursuivies dans d'autres coins du monde, mais Ellwood a déjà annoncé la présence de quartz choqués en Espagne, datés du même âge.

Cet impact relance le débat sur le rôle des impacts cataclysmiques dans l'évolution, mais coïncidence ne signifie pas toujours relation de cause à effet. Ainsi, comme lors de la crise Crétacé-Tertiaire qui a vu la disparition des dinosaures, il restera encore à préciser quelle est la part de ces impacts dans les extinctions.

Source: Science, 13/06/2003

Pour en savoir plus: Informations complémentaires sur la disparition des dinosaures

26 Juillet 2003

Dinosaures

Des dinosaures au fond du jardin

C'est en voulant creuser un trou dans l'arrière-cour de sa maison pour y créer un bassin qu'un Portugais est tombé sur un os, ou plutôt sur tout un gisement d'os: plus de 400 kg d'os ont été découverts!
Après avoir compris que ces os " étaient plus gros que ceux des animaux que je connnais ", M. Alves a fait appel à des paléontologues. Verdict: ce sont des os de Sauropodes... Les scientifiques qui se sont rendu sur les lieux, à environ 150 km au nord-est de Lisbonne, ont donc l'intention de poursuivre les recherches dans cette zone en vue de découvrir d'autres os, à partir de Septembre prochain.
Du coup, le projet du bassin de M. Alves tombe à l'eau, un petit prix à payer, mais la satisfaction d'avoir peut-être fait une découverte importante...

Source: AFP

1 Août 2003

Expos & médias

Exposition dans le Cher

La Terre Au Temps Des Dinosaures

Cette exposition organisée par l'association des amis de l'église de Germigny-l'Exempt (dans le Cher) se déroule depuis le 1er Juillet au centre socio-culturel de cette ville. Dépêchez-vous, elle prendra fin dès le 15 Août...

Entrée: 3 euros (gratuit pour les moins de 12 ans).
Renseignements: 02.48.74.01.60

Source: http://geol.cher.free.fr

11 Août 2003

Dinosaures

De géantes découvertes russes

La découverte de trois squelettes d'Hadrosaures vient d'être annoncée par des scientifiques russes.
Les trois squelettes sont particulièrement grands: les deux "plus petits" devaient appartenir à des animaux d'une taille de 12 mètres de long.

Selon Yuri Bolotsky, le responsable de l'expédition paléontologique, le troisième squelette appartient à une espèce inconnue d'Hadrosaure qui devait mesurer au moins 15 mètres de long!

Le gisement où ont été exhumés ces fossiles se situe près du village de Kundur, dans la région d'Amur, c'est-à-dire à l'extrême Est de la Russie. Ces fossiles d'Hadrosaures devraient donc être d'une grande importance dans l'étude des échanges entre Amérique du Nord et Asie au Crétacé supérieur, qui étaient alors reliés de temps en temps par le détroit de Béring.

Source: http://theage.com.au

24 Septembre 2003

Dinosaures

Découverte de l'un des plus vieux Sauropodes

Ossements de 'Tazoudasaurus naïmi'
Depuis quelques années, le Maroc est l'objet de fouilles paléontologiques internationales. Chacune des campagnes a permis de mettre à jour des quantités impressionnantes de nouveaux fossiles.

Après la découverte d'Atlasaurus il y a une vingtaine d'années, c'est au tour cette année d'un dinosaure Sauropode remontant à 180 millions d'années environ.
La présentation de ce dinosaure baptisé Tazoudasaurus naïmi vient d'avoir lieu à Rabat, par une équipe de scientifiques marocains, français, suisses et américains.

D'après les ossements mis à jour, les scientifiques estiment que Tazoudasaurus était un quadrupède de 9 mètres de long et de 4 à 5 tonnes. Selon Philippe Taquet, les ossements crâniens découverts, notamment une mandibule portant 17 dents, sont les plus anciens connus d'un Sauropode.

Les premiers ossements ont fait leur apparition en 1998 lorsqu'un des habitants de Tazouda les avait ramassés en se promenant sur les pentes qui dominent son village. Le découvreur finit par remettre ses trouvailles entre les mains de la gendarmerie royale. Depuis 2000, plusieurs campagnes se sont ainsi succédé et environ 400 os sont sortis de terre.

Le squelette du Tazoudasaurus gisait sur le flanc droit, au sein d'une lentille, poche argilo-gréseuse trouant une couche de cailloutis. Pour comprendre comment il est arrivé là, il faut retourner 180 millions d'années en arrière et écouter le géologue suisse Michel Monbaron, vice-recteur de l'université de Fribourg et spécialiste de cette partie du Maroc : "A l'époque, l'Atlas n'existait pas et nous nous trouvions dans une plaine d'inondation où les rivières, descendant de montagnes situées dans l'arrière-pays, apportaient, suivant leur énergie, tantôt des cailloux, tantôt du sable, tantôt des particules plus fines encore." Il faut donc imaginer une zone basse, humide, verdoyante où, comme l'ont montré les analyses de paléobotanique, poussait, non pas de l'herbe et des fleurs qui n'existaient pas encore, mais une végétation coriace faite de fougères, d'araucarias et de conifères. Et, un jour, peut-être à la suite d'un violent orage, une coulée de boue subite emporta dans un chenal un troupeau de sauropodes qui paissaient là ainsi qu'un prédateur, puisqu'on a aussi retrouvé les dents crénelées et pointues caractéristiques d'un carnivore, un morceau de son métatarsien et de son humérus.

Le Tazoudasaurus devrait donc apporter des informations capitales dans l'étude de l'évolution des Sauropodes, groupe des célèbres Brachiosaure et Diplodocus, à une époque où l'océan Atlantique ne s'était pas encore ouvert.

Grâce à la découverte du Tazoudasaurus dans la localité de Tazouda, à 70 km de Ouarzazate (sud-est du Maroc), les responsables marocains ont annoncé le projet de création d'un "Musée des dinosaures" sur ce site paléontologique facile d'accès, situé dans un paysage montagneux exceptionnel et proche des grands centres touristiques de Ouarzazate et de Marrakech. Une association milite par ailleurs pour la création d'un "géoparc", une zone dotée d'un statut de réserve géologique, qui permettrait de veiller à la préservation de ce patrimoine paléontologique sous les auspices de l'Unesco.

Photo: Copyright MNHN Philippe richir

Source: AFP

Pour en savoir plus: Informations complémentaires sur la découverte d'Atlasaurus

29 Octobre 2003

Paléontologie générale

Pollen mutant et extinction de masse

Du pollen de conifère trouvé dans des sédiments vieux de 250 millions d'années semblerait avoir des mutations similaires à celles observées près de Tchernobyl après l'explosion de la centrale nucléaire ukrainienne.
Il s'agit d'une étude réalisée par les paléontologues Sergey Afonin, Clinton Foster et Xiaofeng Wang d'après des sédiments trouvés en Russie et en Chine, contemporains de la crise Permo-Trias, la plus grande période d'extinction en masse que la Terre ait connu.
Selon ces scientifiques, ces mutations observées seraient dues à un fort épisode de bombardement de rayons Ultra-Violets sur la surface de la Terre. Habituellement, la couche d'ozone protège la surface de notre planète des rayons U.V., principalement en provenance du rayonnement du Soleil. La découverte de quantités de pollens mutés serait donc vraisemblablement due à une importante destruction de la couche d'ozone lors de la crise Permo-Trias. Cette desctruction est probablement le résultat d'un intense épisode volcanique, au cours duquel d'énormes quantités de poussières et de gaz ont été projetés dans l'atmosphère.

L'étude a d'abord porté sur les sédiments de deux gisements et a été confirmée par la suite: dans presque tous les gisements contemporains de la crise Permo-Trias, le pollen de conifère* montre des mutations typiques de périodes de stress, comme on peut l'observer chez les plantes actuelles. (*il y a 250 millions d'années, les plantes à fleurs n'existaient pas encore...)

Les auteurs de l'étude prévoient donc de retrouver des spores et des pollens mutants dans les sédiments associés à l'extinction qui a vu la fin des dinosaures, il y a 65 millions d'années...

Source: Discoverynews.com

Pour en savoir plus: Informations complémentaires sur la disparition des dinosaures

1 Novembre 2003

Dinosaures

Le bébé Tyrannosauridé retourne chez lui

Un jeune dinosaure de 3 mètres de long
Le fossile très bien conservé d'un très jeune dinosaure de la famille des Tyrannosauridés retrouve la réserve indienne où il a été découvert, après avoir été préparé par une équipe dirigée par le célèbre paléontologue américain Jack Horner.

Le squelette est parfaitement conservé, il ne lui manque que ses pieds et un bout de sa queue. L'animal ne devait mesurer "que" 3 mètres de long. Il s'agit donc du plus petit fossile connu appartenant aux Tyrannosauridés.
Découvert en 1995, il devait peser près d'une tonne. Etant donné son âge (74 millions d'années), il pourrait être un Albertosaurus ou un Dasplétosaurus, mais impossible de le savoir précisément car les jeunes dinosaures de ces deux espèces se ressemblent beaucoup.

Photo: John McGill

Source: Great Falls Tribune

3 Mars 2004

Paléontologie générale

Chicxulub hors de cause?

La polémique autour du célèbre cratère de Chicxulub n'est décidément pas prête de finir. Dernier épisode en date: la publication d'un article par la micropaléontologue Gerta Keller. Selon elle, les extinctions massives d'espèces à la fin du Crétacé auraient eu lieu 300 000 ans après la chute de l'astéroïde géant au Yucatan.

En fait, il n'y a rien de bien nouveau puisque la scientifique a déjà communiqué ses résultats l'année dernière, obtenus à partir de carottes de sondage dans le cratère remontant à la campagne 2001-2002 (voir cette DinoActualité). L'échantillon étudié a été prélevé entre 894 mètres et 794 mètres de profondeur et comprend 3 parties (de bas en haut): des sédiments contenant des brèches de suévite (minéraux spécifiques d'un impact météoritique); une couche de 50 cm, formée de calcaire comportant des microfossiles calcifiés et des foraminifères marins; enfin, la "couche K-T".
Mais la méthode utilisée par Mme Keller pour déterminer la durée entre le dépôt des brèches de suévite et les extinctions est loin de faire l'unanimité, puisqu'il s'agit d'une datation relative, c'est-à-dire une méthode indirecte, basée sur la reconnaissance avec 2 autres sites sédimentaires du Mexique. Quoiqu'il en soit, les conclusions de la scientifique ne réfutent pas le fait qu'il y a bien eu un impact météoritique en même temps que la crise Crétacé-Tertiaire, mais ne militent pas en faveur du cratère de Chicxulub.

Alors, le cratère de Chicxulub est-il innocent? Y a-t-il eu plusieurs impacts météoritiques lors de la crise Crétacé-Tertiaire? Finalement, toutes les questions restent ouvertes et tout le monde est d'accord sur un point: les datations du cratère et des événements de l'extinction qui a vu la fin des dinosaures sont à poursuivre...

Source: Le Monde, Futura-Sciences

Pour en savoir plus: Informations complémentaires sur la disparition des dinos (dossier)