La St-Valentin approche, c'est le moment idéal pour parler de l'amour au temps des dinosaures fossiles...
On commence avec la représentation d'un célèbre couple de T.rex en train de copuler, dans un musée espagnol:
Un article y est consacré et l'auteur résume les principales questions sur le mode de reproduction des tyrannosaures: A la Saint Valentin, les dinosaures se font des calins au Musée du Jurassique des Asturies (MUJA), Espagne
En 2012, le sujet inspirait Jean Le Loeuff, qui voyait une utilité aux petits bras du T.rex: porter des plumes pour faire la cour... Une illustration de Mazan:
Sex and the Dino : le dinosaure à plumes qui fait déborder le vase
Une série d'articles publiés par Taupo en 2012 traite scientifiquement du sujet:
- Titanosaures: Titanomembres?
- Sexe, cous et Sauropodes
- Tétricératops - un jeu cornu!
- Le Kama Sutra des Dinos
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Edité le 15/02/2018 à 10:21 par Webmaster
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Edité le 05/07/2024 à 19:21 par Webmaster
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Les dinosaures se faisaient-ils la cour? Quelles preuves en avons-nous?
Les comportements liés à la reproduction sont courants dans le monde animal actuel, y compris chez les reptiles et les oiseaux. Ils permettent le rapprochement des mâles et des femelles et souvent le choix des partenaires. Qu'en était-il chez les dinos?
Si on regarde les dinosaures actuels, les oiseaux peuvent faire la cour (parades), chanter, préparer le terrain (construction de nid, défense d'un territoire). Leur plumage peut changer au moment de la saison de la reproduction.
Les comportements fossiles sont difficiles à démontrer, ceci dit, un certain nombre de découvertes permettrait d'en attester:
- Traces fossiles de possibles nids creusés par les mâles pour impressionner les femelles durant les parades nuptiales chez les théropodes (Article en français, PDF)
- les Pachycéphalosaures devaient certainement se combattre, même s'ils ne le faisaient pas en se fonçant dedans la tête la première (Référence, en anglais)
Certains caractères ressemblent à des ornements et pouvaient certainement servir soit exclusivement lors des comportement de reproduction, soit être utiles à ce moment-là:
- crête crânienne des Hadrosaures
- collerette des cératopsiens
- crête transversale du Cryolophosaurus
On ne sait pas avec certitude le rôle de ces particularités anatomiques, mais on peut faire l'hypothèse d'une participation à la communication sexuelle, par exemple pour attirer le sexe opposé ou intimider les adversaires, et éventuellement en participant à la production de sons.
Certains caractères plus offensifs auraient également pu être utilisés lors de combats entre mâles lors de la saison des amours (en tout cas la présence de traces de combats y est avérée):
- crâne des Pachycéphalosaures
- griffes des Sauropodes et des Iguanodons
- massue caudale des Ankylosaures
- épines des Stégosaures ou de certains Ankylosaures
- cornes des Cératopsiens
- griffe raptoriale...
Sans compter tous les organes mous qui ne se sont pas fossilisés. On peut très bien imaginer des sacs qui se gonflent d'air au niveau du cou ou du crâne et qui pourraient servir à l'intimidation ou la parade. Il ne serait pas surprenant par exemple de découvrir des sacs nasaux chez Muttaburrasaurus.
Le plumage a aussi pu jouer un rôle, j'en reparlerai dans un prochain message.
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Edité le 05/07/2024 à 19:25 par Webmaster
Les comportements liés à la reproduction sont courants dans le monde animal actuel, y compris chez les reptiles et les oiseaux. Ils permettent le rapprochement des mâles et des femelles et souvent le choix des partenaires. Qu'en était-il chez les dinos?
Si on regarde les dinosaures actuels, les oiseaux peuvent faire la cour (parades), chanter, préparer le terrain (construction de nid, défense d'un territoire). Leur plumage peut changer au moment de la saison de la reproduction.
Les comportements fossiles sont difficiles à démontrer, ceci dit, un certain nombre de découvertes permettrait d'en attester:
- Traces fossiles de possibles nids creusés par les mâles pour impressionner les femelles durant les parades nuptiales chez les théropodes (Article en français, PDF)
- les Pachycéphalosaures devaient certainement se combattre, même s'ils ne le faisaient pas en se fonçant dedans la tête la première (Référence, en anglais)
Certains caractères ressemblent à des ornements et pouvaient certainement servir soit exclusivement lors des comportement de reproduction, soit être utiles à ce moment-là:
- crête crânienne des Hadrosaures
- collerette des cératopsiens
- crête transversale du Cryolophosaurus
On ne sait pas avec certitude le rôle de ces particularités anatomiques, mais on peut faire l'hypothèse d'une participation à la communication sexuelle, par exemple pour attirer le sexe opposé ou intimider les adversaires, et éventuellement en participant à la production de sons.
Certains caractères plus offensifs auraient également pu être utilisés lors de combats entre mâles lors de la saison des amours (en tout cas la présence de traces de combats y est avérée):
- crâne des Pachycéphalosaures
- griffes des Sauropodes et des Iguanodons
- massue caudale des Ankylosaures
- épines des Stégosaures ou de certains Ankylosaures
- cornes des Cératopsiens
- griffe raptoriale...
Sans compter tous les organes mous qui ne se sont pas fossilisés. On peut très bien imaginer des sacs qui se gonflent d'air au niveau du cou ou du crâne et qui pourraient servir à l'intimidation ou la parade. Il ne serait pas surprenant par exemple de découvrir des sacs nasaux chez Muttaburrasaurus.
Le plumage a aussi pu jouer un rôle, j'en reparlerai dans un prochain message.
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Edité le 05/07/2024 à 19:25 par Webmaster
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Le rôle des plumes dans la reproduction des dinosaures:
Les plumes sont apparues chez des dinosaures qui n'étaient pas capables de voler, elles devaient être associées à d'autres fonctions et ont par la suite permis le vol (surtout les plumes asymétriques). Parmi ces autres fonctions, on peut citer l'isolation thermique (si on met de côté les "protoplumes" des ornithischiens, les premières plumes des théropodes avaient l'apparence de duvet) et par leur couleur, elles pouvaient également participer au camouflage (comme Sinosauropteryx) ou à la communication.
Ainsi, on a mis en évidence chez certains théropodes fossiles des plumes irisées: plumage noir iridescent chez Microraptor et irisation en arc-en-ciel du plumage chez Caihong juji:
Reconstitution du plumage noir iridescent chez Microraptor, similaire à celui du Quiscale Bronzé actuel en bas à droite (Référence).
Les mâles du colibri d'Anna possèdent une iridescence similaire à celle de Caihong juji, voilà ce que ça donne en vidéo:
L'incroyable plumage irisé du colibri d'Anna.
Explication du phénomène de l'iridescence
On peut donc penser que ces plumages étaient liés à la reproduction (parades ou attirance mâles/femelles). Cependant, la détermination de la couleur des fossiles est encore assez rare et aucun cas de dimorphisme sexuel pour la couleur du plumage n'a été signalé.
Cependant, chez Confuciusornis, les mâles portaient deux longues plumes sur la queue alors que les femelles en étaient dépourvues, c'est bien un cas de dimorphisme sexuel (Référence).
Vue d'artiste (Alain Bénéteau) du dimorphisme sexuel chez Confuciusornis (mâle à gauche, femelle à droite; les couleurs sont hypothétiques) - extrait de Sur Les Traces des Dinosaures à Plumes
Chez les oiseaux actuels, on en trouve des cas similaires: certains oiseaux dont le mâle de la veuve royale exhibent leur très longue queue lors de vols de parade. Ces plumes ne poussent que pour la saison des amours, elles tombent ensuite et sont remplacées par des plumes neuves plus courtes, semblables à celles des femelles.
Bonus: une parade nuptiale au temps des dinosaures, imaginée par Vran
La suite dans un prochain message...
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Edité le 26/02/2018 à 17:32 par Webmaster
Les plumes sont apparues chez des dinosaures qui n'étaient pas capables de voler, elles devaient être associées à d'autres fonctions et ont par la suite permis le vol (surtout les plumes asymétriques). Parmi ces autres fonctions, on peut citer l'isolation thermique (si on met de côté les "protoplumes" des ornithischiens, les premières plumes des théropodes avaient l'apparence de duvet) et par leur couleur, elles pouvaient également participer au camouflage (comme Sinosauropteryx) ou à la communication.
Ainsi, on a mis en évidence chez certains théropodes fossiles des plumes irisées: plumage noir iridescent chez Microraptor et irisation en arc-en-ciel du plumage chez Caihong juji:
Reconstitution du plumage noir iridescent chez Microraptor, similaire à celui du Quiscale Bronzé actuel en bas à droite (Référence).
Les mâles du colibri d'Anna possèdent une iridescence similaire à celle de Caihong juji, voilà ce que ça donne en vidéo:
L'incroyable plumage irisé du colibri d'Anna.
Explication du phénomène de l'iridescence
On peut donc penser que ces plumages étaient liés à la reproduction (parades ou attirance mâles/femelles). Cependant, la détermination de la couleur des fossiles est encore assez rare et aucun cas de dimorphisme sexuel pour la couleur du plumage n'a été signalé.
Cependant, chez Confuciusornis, les mâles portaient deux longues plumes sur la queue alors que les femelles en étaient dépourvues, c'est bien un cas de dimorphisme sexuel (Référence).
Vue d'artiste (Alain Bénéteau) du dimorphisme sexuel chez Confuciusornis (mâle à gauche, femelle à droite; les couleurs sont hypothétiques) - extrait de Sur Les Traces des Dinosaures à Plumes
Chez les oiseaux actuels, on en trouve des cas similaires: certains oiseaux dont le mâle de la veuve royale exhibent leur très longue queue lors de vols de parade. Ces plumes ne poussent que pour la saison des amours, elles tombent ensuite et sont remplacées par des plumes neuves plus courtes, semblables à celles des femelles.
Bonus: une parade nuptiale au temps des dinosaures, imaginée par Vran
La suite dans un prochain message...
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Edité le 26/02/2018 à 17:32 par Webmaster
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Une autre illustration du dimorphisme sexuel, grâce à Roméo et Juliette, un couple de dinosaures adultes oviraptoridés décrit en 2001 sous le nom de Khaan mckennai.
Les 2 squelettes ont été découverts, côte à côte, fossilisés en même temps probablement lors d'une avalanche d'une dune de sable alors qu'ils se promenaient ensemble (reconstitution)...
C'est en 2015 que le dimorphisme sexuel a été attesté, par la différence de forme d'épines vertébrales (chevrons) de la queue. La taille et le reste du squelette sont très similaires.
La différence de forme ne serait pas due à une pathologie. Ainsi, la forme plus fine (spécimen 100/1127) correspondrait à la femelle puisqu'elle laisserait plus de place pour les oeufs, alors que la forme avec la quille supplémentaire correspondrait au mâle (spécimen 100/1002) puisqu'elle permettrait l'insertion de muscles plus puissants pour la mobilité de la queue et des plumes (parade).
La queue de Khaan présente une longueur réduite par exemple par rapport à Anchiornis ou Archaeopteryx, mais pas de pygostyle. La reconstitution des muscles de la queue (étude de 2013) montre des muscles puissants, qui devaient en effet permettre de contrôler finement les plumes à l'extrémité de la queue permettant à Khaan de faire la cour, comme certains oiseaux actuels. Ce caractère est présent chez la plupart des oviraptorosaures, avec (Citipati osmolskae, Conchoraptor gracilis, Nomingia gobiensis) ou sans pygostyle (Caudipteryx zoui, Khaan mckennai, Ajancingenia (Heyuannia) yanshini).
La présence d'un pygostyle (fusion des dernières vertèbres de la queue) est en général associée à la présence de plumes en éventail permettant la parade comme les paons, mais même chez Caudipteryx qui ne possède pas de pygostyle, des plumes en éventail au bout de la queue ont été découvertes.
Vue d'artiste (Sydney Mohr) d'un couple de Ajancingenia (Heyuannia) yanshini dont le mâle parade en agitant ses plumes caudales.
Références:
- 2001 (1ère description de Khaan): Clark, J.M. et al. "Two new oviraptorids (Theropoda: Oviraptorosauria), Upper Cretaceous Djadokhta Formation, Ukhaa Tolgod, Mongolia". Journal of Vertebrate Paleontology. 21 (2): 209 (lien)
- 2013 (reconstitution des muscles de la queue des oviraptorosaures): Persons IV, W.S. et al. "Oviraptorosaur tail forms and functions". Acta Palaeontologica Polonica 59 (3), 2014: 553-567 (PDF)
- 2015 (dimorphisme sexuel chez Khaan): Persons IV, W.S. et al. "A possible instance of sexual dimorphism in the tails of two oviraptorosaur dinosaurs". Scientific Reports 5, Article number: 9472. Article en accès libre (licence CC BY)
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Edité le 24/02/2018 à 14:02 par Webmaster
Les 2 squelettes ont été découverts, côte à côte, fossilisés en même temps probablement lors d'une avalanche d'une dune de sable alors qu'ils se promenaient ensemble (reconstitution)...
C'est en 2015 que le dimorphisme sexuel a été attesté, par la différence de forme d'épines vertébrales (chevrons) de la queue. La taille et le reste du squelette sont très similaires.
La différence de forme ne serait pas due à une pathologie. Ainsi, la forme plus fine (spécimen 100/1127) correspondrait à la femelle puisqu'elle laisserait plus de place pour les oeufs, alors que la forme avec la quille supplémentaire correspondrait au mâle (spécimen 100/1002) puisqu'elle permettrait l'insertion de muscles plus puissants pour la mobilité de la queue et des plumes (parade).
La queue de Khaan présente une longueur réduite par exemple par rapport à Anchiornis ou Archaeopteryx, mais pas de pygostyle. La reconstitution des muscles de la queue (étude de 2013) montre des muscles puissants, qui devaient en effet permettre de contrôler finement les plumes à l'extrémité de la queue permettant à Khaan de faire la cour, comme certains oiseaux actuels. Ce caractère est présent chez la plupart des oviraptorosaures, avec (Citipati osmolskae, Conchoraptor gracilis, Nomingia gobiensis) ou sans pygostyle (Caudipteryx zoui, Khaan mckennai, Ajancingenia (Heyuannia) yanshini).
La présence d'un pygostyle (fusion des dernières vertèbres de la queue) est en général associée à la présence de plumes en éventail permettant la parade comme les paons, mais même chez Caudipteryx qui ne possède pas de pygostyle, des plumes en éventail au bout de la queue ont été découvertes.
Vue d'artiste (Sydney Mohr) d'un couple de Ajancingenia (Heyuannia) yanshini dont le mâle parade en agitant ses plumes caudales.
Références:
- 2001 (1ère description de Khaan): Clark, J.M. et al. "Two new oviraptorids (Theropoda: Oviraptorosauria), Upper Cretaceous Djadokhta Formation, Ukhaa Tolgod, Mongolia". Journal of Vertebrate Paleontology. 21 (2): 209 (lien)
- 2013 (reconstitution des muscles de la queue des oviraptorosaures): Persons IV, W.S. et al. "Oviraptorosaur tail forms and functions". Acta Palaeontologica Polonica 59 (3), 2014: 553-567 (PDF)
- 2015 (dimorphisme sexuel chez Khaan): Persons IV, W.S. et al. "A possible instance of sexual dimorphism in the tails of two oviraptorosaur dinosaurs". Scientific Reports 5, Article number: 9472. Article en accès libre (licence CC BY)
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Edité le 24/02/2018 à 14:02 par Webmaster
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Une découverte récente combine à la fois plumage irisé et longues plumes caudales, chez un oiseau primitif.
Il s'agit d'un Enantiornithes de la récente famille des Bohaiornithidés dont un squelette complet a été retrouvé (CUGB P1202) dans la Formation Jiufotang du Liaoning en Chine (Crétacé inf., environ 120 Ma), donc contemporain de Microraptor et Confuciusornis:
Cet oiseau de Jehol présente une paire de longues plumes caudales (rectrices) et des traces de mélanosomes témoignant d'un plumage iridescent (de couleur cependant indéterminée). Comme on a déjà pu le voir auparavant, ces 2 ornements sont des caractères souvent liés à la reproduction, ce qui montre qu'il doit avoir atteint sa maturité sexuelle.
Cependant, sa croissance osseuse n'est pas achevée.
Ainsi, comme certains enantiornithines et oiseaux primitifs (Jeholornis, Confuciusornis...), ce spécimen devait être comme les actuels crocodiles qui sont sexuellement matures avant d'avoir fini leur croissance.
Reconstitution par Joschua Knüppe (couleurs hypothétiques).
On pourrait s'interroger sur le désavantage de posséder de longues plumes caudales: coût métabolique (dépense d'énergie à fabriquer de si longues plumes) et désavantage pour le vol (perte de manœuvrabilité). Ceci dit, l'environnement de Jehol est constitué par une végétation luxuriante et de nombreux troncs, ce qui ne devait pas être si désavantageux que ça pour la maîtrise du vol.
Dans le cas du choix du partenaire pour la reproduction, posséder un tel plumage, avec des couleurs vives et en bon état est un signe de bonne santé et donc un avantage certain pour son porteur.
Le fait de trouver autant d'espèce avec ces plumes d'ornement est certainement le fruit de la sélection sexuelle: c'est un caractère héréditaire qui fait partie des stratégies de reproduction, il a été sélectionné au cours de l'évolution. Sa présence est plus avantageuse pour ceux qui le portent que les inconvénients qu'il engendre.
Le raisonnement est le même pour le plumage iridescent, ceci dit il peut également servir à d'autres fonctions.
Illustration de la diversité des plumes d'ornement chez des oiseaux pygostyliens de Jehol. A: Sapeornis; B: Dapingfangornis (morphologiquement similaire à Confuciusornis); C: Hongshanornis; D: Schizooura; E: Eopengornis. Les dessins ne sont pas à la même échelle. Référence (accès libre)
Référence: Jennifer A. Peteya et al. (2017). "The plumage and colouration of an enantiornithine bird from the early cretaceous of china". Palaeontology, Vol. 60, Part 1, 2017, pp. 55-71. Article.
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Edité le 01/03/2018 à 13:46 par Webmaster
Il s'agit d'un Enantiornithes de la récente famille des Bohaiornithidés dont un squelette complet a été retrouvé (CUGB P1202) dans la Formation Jiufotang du Liaoning en Chine (Crétacé inf., environ 120 Ma), donc contemporain de Microraptor et Confuciusornis:
Cet oiseau de Jehol présente une paire de longues plumes caudales (rectrices) et des traces de mélanosomes témoignant d'un plumage iridescent (de couleur cependant indéterminée). Comme on a déjà pu le voir auparavant, ces 2 ornements sont des caractères souvent liés à la reproduction, ce qui montre qu'il doit avoir atteint sa maturité sexuelle.
Cependant, sa croissance osseuse n'est pas achevée.
Ainsi, comme certains enantiornithines et oiseaux primitifs (Jeholornis, Confuciusornis...), ce spécimen devait être comme les actuels crocodiles qui sont sexuellement matures avant d'avoir fini leur croissance.
Reconstitution par Joschua Knüppe (couleurs hypothétiques).
On pourrait s'interroger sur le désavantage de posséder de longues plumes caudales: coût métabolique (dépense d'énergie à fabriquer de si longues plumes) et désavantage pour le vol (perte de manœuvrabilité). Ceci dit, l'environnement de Jehol est constitué par une végétation luxuriante et de nombreux troncs, ce qui ne devait pas être si désavantageux que ça pour la maîtrise du vol.
Dans le cas du choix du partenaire pour la reproduction, posséder un tel plumage, avec des couleurs vives et en bon état est un signe de bonne santé et donc un avantage certain pour son porteur.
Le fait de trouver autant d'espèce avec ces plumes d'ornement est certainement le fruit de la sélection sexuelle: c'est un caractère héréditaire qui fait partie des stratégies de reproduction, il a été sélectionné au cours de l'évolution. Sa présence est plus avantageuse pour ceux qui le portent que les inconvénients qu'il engendre.
Le raisonnement est le même pour le plumage iridescent, ceci dit il peut également servir à d'autres fonctions.
Illustration de la diversité des plumes d'ornement chez des oiseaux pygostyliens de Jehol. A: Sapeornis; B: Dapingfangornis (morphologiquement similaire à Confuciusornis); C: Hongshanornis; D: Schizooura; E: Eopengornis. Les dessins ne sont pas à la même échelle. Référence (accès libre)
Référence: Jennifer A. Peteya et al. (2017). "The plumage and colouration of an enantiornithine bird from the early cretaceous of china". Palaeontology, Vol. 60, Part 1, 2017, pp. 55-71. Article.
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Edité le 01/03/2018 à 13:46 par Webmaster