23 Février 2002
La crise qui a vu disparaître les dinosaures est la 2e en importance des extinctions que la Terre a connues, mais c'est celle qui a suscité le plus de débats et de recherches.
C'est en 1980 que Luis Alvarez et ses collaborateurs publient le résultat de leurs découvertes: ils ont réussi à démontrer grâce à la présence d'une anomalie en iridium, qu'il y a 65 millions d'années, un astéroïde ou une météorite s'est écrasé sur Terre, devenant probablement le responsable de la crise Crétacé-Tertiaire, où près 80% des espèces marines disparurent (y compris les Ammonites et Bélemnites), ainsi que presque tous les Reptiles (marins, ou terrestres comme les Dinosaures et les Ptérosaures),...
Depuis cette date, une avalanche d'articles sur la disparition des dinosaures ont été publiés, permettant de faire progresser à grands pas les connaissances sur cette crise.
Ainsi, on peut dire actuellement que c'est un astéroïde -une chondrite formée de carbone de soufre et d'eau- d'un diamètre de 12 à 14 km qui a percuté la Terre à la vitesse de 25 kilomètres par seconde, dans l'actuel golfe du Mexique, formant un cratère de 200 km de diamètre! Le cratère formé a été découvert seulement en 1991 grâce à des mesures radar et est en partie immergé, recouvert d'une épaisse couche de sédiments.
Mais reconstituer le scénario de l'impact est extrêmement difficile, puisqu'il dépend de très nombreux paramètres, comme l'angle d'impact entre l'astéroïde et la Terre; le lieu d'impact (en mer ou sur terre); la nature des roches du point d'impact; la taille du bolide ainsi que sa vitesse, etc.
C'est pourquoi il est nécessaire de faire des prélèvements au sein du cratère. Celle qui a lieu en ce moment consiste en un forage de 1500 mètres de profondeur, à 60 km du centre du cratère. Suite à un incident, les opérations de carottage ont été rallongées.
Le scénario de la catastrophe s'est probablement déroulé en plusieurs étapes, depuis des incendies autour du point d'impact, jusqu'aux conséquences de l'éjection de quantités considérables de poussières et de gaz à effet de serre dans l'atmosphère. Grâce aux prélèvements, les chercheurs espèrent définir entre autres les quantités de gaz à effet de serre (principalement CO2) générés: si la cible est formée de granite, il n'y a pas d'émission de CO2 et de SO2; au contraire, si elle est constituée de calcaire ou de sulfates de calcium, comme ce qui est supposé, l'impact se traduit par l'émission de CO2 et/ou d'énormes quantités de SO2 (un gaz qui empoisonne l'atmosphère et responsable notamment des pluies acides).
Les carottages devraient donc permettre de mieux connaître les répercussions de l'impact sur toute la biosphère de l'époque.
L'explication de la crise de la fin du Crétacé a longtemps opposé les gradualistes (qui pensent que les dinosaures ont disparu progressivement) aux catastrophistes (qui expliquent les disparitions par des événements soudains et brutaux, de véritables catastrophes).
L'hypothèse de l'impact d'un astéroïde est devenue un fait prouvé entre autre par la présence du cratère de Chicxulub. Il s'agit maintenant de déterminer quelle est la part de cet impact dans les disparitions d'il y a 65 millions d'années.
En l'an 2000, Jean Le Loeuff a recensé 67 espèces différentes de dinosaures ayant vécu juste avant la crise, c'est-à-dire il y a 65 millions d'années. Parmi ces dinosaures, on peut trouver les Hadrosaures Anatotitan et Edmontosaurus, l'Ankylosaure Ankylosaurus, les Cératopsiens Chasmosaurus, Torosaurus et Triceratops, le Coelurosaure Dryptosaurus, et bien sûr le Rhabdodon et Tyrannosaurus rex... Il faut y ajouter des dinosaures récemment découverts, comme Rapetosaurus et Masiakasaurus. |
La vie des dinosaures: une histoire qui se finit mal...
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