Je vais commencer par les techniques, avec quelques photos faites l'année passée et qui ont été publiées sur le site du Musée des Sciences naturelles (http://www.sciencesnaturelles.be/) et prises par Thierry Hubin, photographe du Musée qui a accompagné la mission. La mission se déroulait à Blagoveschensk, en Extrême-Orient russe, près de la frontière chinoise. Ceux qui veulent plus de précisions sur cette mission peuvent aller là : http://www.sciencesnaturelles.be/museum/expeditions/paleotrip
En bas de la page vous trouverez les 4 pages du journal de bord relatant le vécu de paléoamateurs qui nous ont aidé pendant 15 jours.
D'abord, vous dire que les os sont enfouis dans de l'argile, donc c'est assez facile à fouiller. Il faut d'abord dégager le terrain avec des pelleteuses et des pelles, puis on installe la tente et on commence à creuser avec de grands couteaux.

Lorsqu'on arrive à la couche contenant la majorité des os, on utilise alors des outils plus précis comme des scalpels et des brosses. Les sédiments ramassés sont mis dans un seau et jetés sur un tas à quelques mètres du gisement même.

Quand l'os est dégagé, on le laisse d'abord un peu sécher (mais pas trop) puis on l'enduit de gomme-laque, une sorte de colle qui va être absorbée par l'os et va le consolider. Si ce n'est pas fait, l'os va complètement se déssécher, se craqueler et tomber en poussière, c'est donc un geste très important.

Ensuite, on va creuser autour de l'os pour donner au futur bloc une forme de "champignon" (pour que le plâtre ait plus de chance de réussir).

L'os est recouvert de papier journal humide (histoire que le plâtre ne colle pas à l'os) puis on fait du plâtre et on y trempe de la toile de jute coupée en bandes. Les bandes de toile plâtrées vont entourer le bloc et lui permettre de tenir le coup lors du transport. Le plâtre peut en effet casser en certains endroits mais la toile va maintenir le bloc et les ossements seront protégés.
Une fois sec, quelques coups bien appliqués devraient le détacher du sol et on le retourne. Ensuite on vide une partie des sédiments pour l'alléger et on le referme avec une nouvelle petite bande de plâtre.

Chaque os aura auparavant été reporté sur un plan et on lui aura attribué un numéro. Ce numéro est reporté sur le plâtre une fois qu'il est sec.
Une fois au labo, on pourra ouvrir les plâtres, dégager à son aise les ossements avec des outils et les enduire de colle pour les consolider encore une fois.
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Edité le 14/05/2006 à 22:04 par gigy