Le tueur de la Pampa, le premier dinocéphale sud-américain

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Cisneros J. C., Abdala F., Atayman-Güven S., Rubidge B. S., Şengör A. M. C., and Schultz C. L. 2012. Carnivorous dinocephalian from the Middle Permian of Brazil and tetrapod dispersal in Pangaea PNAS 2012 ; (published ahead of print January 17, 2012)


Pampaphoneus est un nouveau thérapside non mammalien (ou "reptile mammalien") représenté par un crâne quasi complet découvert dans le Permien moyen (probablement Capitanien) du Brésil et provenant de la même région que l'anomodonte à dents de sabre Tiarajudens (un thérapside que l'on a déjà évoqué sur le forum ici).

Le crâne de Pampaphoneus n'est que brièvement décrit dans cet article mais il fera l'objet d'une description plus détaillée très prochainement.

Pampaphoneus biccai appartient au groupe des dinocéphales (les terribles têtes) dont il constitue la première espèce décrite en Amérique du Sud (ils n'y étaient connus auparavant que par quelques dents isolées et un fragment de mâchoire signalés en 2000, déjà au Brésil).
Plus précisément, Pampaphoneus fait partie des Anteosauridae lesquels ne rassemblent que des formes carnivores. Les antéosaures sont reconnaissables entre autres à leur prémaxillaire dont la marge ventrale est nettement inclinée vers le haut, leur maxillaire à bord ventral convexe, leurs dents postcanines bulbeuses et leurs barres postorbitaire fortement courbées antéropostérieurement de sorte que les fosses temporales s'étendent vers la région sous-orbitaire.


Crâne du dinocéphale Pampaphoneus biccai, un antéosaure syodontine du Permien moyen du Brésil.


Les fossiles de ces animaux sont encore peu nombreux, les gisements du Permien moyen étant très rare sur la planète, ainsi la forme brésilienne est seulement la dixième espèce valide du groupe a être décrite (la première depuis 1996).

Les antéosaures contiennent deux formes basales provenant de Russie (Microsyodon et Archaeosyodon) ainsi que des formes plus dérivées divisées en deux groupes, les Anteosaurinae et les Syodontinae. Les antéosaurines sont des animaux de taille moyenne à grande qui possèdent un crâne très massif à la pachyostose (épaississement des os) très prononcée. Les syodontines eux, ne rassemblent que des formes de taille moyenne qui se différencient des antéosaurines principalement par leur crâne peu ou pas pachyostosé, leur bosse pinéale constituée par les frontaux et les pariétaux (seuls les pariétaux constituent cette bosse chez les antéosaurines) ainsi que par une participation de cette bosse pinéale à la zone d'insertion de la musculature adductrice. Les deux groupes diffèrent aussi par l'anatomie des os du palais.

Pampaphoneus fait partie des syodontines et la forme générale de son crâne rappelle beaucoup Syodon biarmicum de Russie. Comme ce dernier il possède des canines très recourbées en forme de crochets et des postcanines très basses pourvues de serrassions. Il diffère toutefois de Syodon par sa plus grande taille, son museau plus robuste, ses postorbitaires épaissit formant une bosse orbitaire et par une crête bien développée s'étendant de la bosse pinéale à la marge de l'orbite. Il diffère aussi des autres antéosaures par son squamosal pourvu d'un processus jugal dépassant le bord le plus antérieur de la fosse temporale et la présence de quatre dents seulement par prémaxillaire (la quatrième incisive, de petite taille, est masquée latéralement par le maxillaire). Pampaphoneus est particulier car bien qu'il se situe parmi les syodontines (dont il serait le représentant le plus basal d'après ses découvreurs) il partage aussi quelques caractères avec certains antéosaurines comme justement un postorbitaire épaissit formant une bosse orbitaire et la présence d'une bosse sur l'angulaire (faiblement développée chez Pampaphoneus). On peut noter que l'animal avec son crâne de 32 cm est de taille intermédiaire entre les autres syodontines et les anteosaurines.

La découverte de ce syodontine brésilien confirme la répartition cosmopolite des deux groupes d'antéosaures au Permien moyen.



L'antéosaure Pampaphoneus biccai chargeant le paréiasaure Provelosaurus americanus (pas sûr qu'un anteosauridae ait pu galoper de cette manière)


Pampaphoneus biccai un antéosaure de taille moyenne


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Edité le 22/09/2014 à 14:39 par croc en stock

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Je profite de la découverte du Pampaphoneus pour présenter les autres espèces d'antéosaures d'autant plus qu'elles sont peu nombreuses.



Ci-dessus, crânes de toutes les autres espèces valides d'antéosaures (à l'exception de Microsyodon orlovi), en vue latérale gauche (les crânes ne sont pas à la même échelle). A. Archaeosyodon praeventor (Russie), B. Notosyodon gusevi (Kazakhstan), C. Australosyodon nyaphuli (Afrique du Sud), D. Syodon biarmicum (Russie), E. Sinophoneus yumenensis (Chine), F. Titanophoneus potens (Russie), G. Titanophoneus adamanteus (Russie) et H. Anteosaurus magnificus (Afrique du Sud). B, C et D = Syodontinae, E, F G et H = Anteosaurinae (d'après Kammerer, 2010).



Microsyodon orlovi Ivachnenko, 1995

Microsyodon orlovi est fondé sur un maxillaire droit isolé découvert en Udmurtie (Russie). Un autre maxillaire trouvé dans la province de Kirov lui est aussi attribué. Bien que le matériel disponible soit très limité et provienne de spécimens juvéniles, Microsyodon orlovi est considéré comme valide à cause de la présence sur les deux maxillaires d'une précanine (un caractère inconnu chez les autres antéosaures), laquelle ne serait pas une dent de remplacement et aussi à cause de la provenance stratigraphique des spécimens, Microsyodon provient en effet d'un niveau géologique un peu plus ancien que les autres antéosaures russes (y compris Archaeosyodon).



Microsyodon orlovi




Archaeosyodon praeventor Tchudinov, 1960

Permien moyen : Wordien, (~ 268 à 265,5 millions d'années)

Archaeosyodon praeventor est connu par plusieurs crânes partiels, des dentaires et de nombreux autres fragments crâniens provenant d'Ocher (ou Ezhovo) en Russie une localité d'âge Wordien célèbre pour ses Estemmenosuchidae. Archaeosyodon se distingue des autres antéosaures par ses canines proportionnellement plus massives (elles sont bien incurvées mais relativement courtes, très larges et à section arrondie) ainsi que par ses prémaxillaires moins développés dorsoventralement. Archaeosyodon présente aussi des caractères considérés comme moins dérivés que les autres antéosaures comme un maxillaire haut et triangulaire et la présence d'un grand nombre de dents sur les quatre bosses palatines ainsi que sur les processus transverses des ptérygoïdes.



Crâne partiel d'Archaeosyodon praeventor (PIN 1758/95) en vues latérale droite (A), dorsale (B) et ventrale (C). D'après Kammerer, 2010.



Crâne partiel d'Archaeosyodon praeventor (PIN 1758/95) en vue latérale gauche.


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Edité le 22/09/2014 à 14:45 par croc en stock

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Les antéosaures plus dérivés (les Syodontinae et les Anteosaurinae dont on a vu plus haut les principales différences) ont en commun des prémaxillaires plus développés dorso-ventralement de sorte que la distance entre la narine externe et le bord dentaire du prémaxillaire est supérieure à la hauteur de la narine. Ils présentent aussi un maxillaire dont le bord dorsal possède un processus postérieur qui surplombe le bord antérieur du lacrimal et touche le préfontal. Il y a une réduction du nombre de dents sur les os du palais (peut être pas chez Pampaphoneus), il existe une crête inter-orbitaire entre les deux frontaux, enfin le dentaire porte une canine sise sur une zone surélevée par rapport à la rangée de post-canines (alors que chez Archaeosyodon, canines et post-canines du dentaire sont à peu près au même niveaux). Les antéosaurines ainsi que le syodontine basal Pampaphoneus possèdent sur un des os de la mâchoire inférieure (l'angulaire) une bosse dont la morphologie semble caractéristique à chaque espèce.


Syodontinae Ivachnenko, 1995:

Australosyodon nyaphuli Rubidge, 1994

Permien moyen : Wordien, (~ 268 à 265,5 millions d'années)

Australosyodon est représenté par un crâne (avec la mandibule) plutôt complet mais très écrasé latéralement. Il diffère de Syodon par ses canines à peine courbées, ses postcanines coniques, les proportions de ses dents palatines, son arcade zygomatique moins robuste et par la présence d'une bosse entre les orbites. Il diffère de Notosyodon par une plus grande contribution du frontal à la zone d'attache de la musculature adductrice et par son arcade zygomatique plus étroite.


Australosyodon nyaphuli


Notosyodon gusevi Tchudinov, 1968

Permien moyen : Capitanien (~ 265,5 à 206, 4 millions d'années)

Notosyodon gusevi n'est connu que par un arrière crâne découvert dans la région d'Aktyubinsk dans le sud de l'Oural, au Kazakhstan. L'animal ressemble à Syodon (genre dans lequel il fut placé un temps) dont il diffère par son arcade zygomatique presque horizontale et moins robuste, et un bord postérieur de l'orbite et de la fenêtre temporale plus épais et rugueux. Notosyodon diffère également à la fois de Syodon et Australosyodon par une participation moins importante des frontaux à la zone d'attache de la musculature adductrice.






Syodon biarmicum Kutorga, 1838

Permien moyen : Capitanien (~ 265,5 à 206, 4 millions d'années)


Syodon biarmicum est le premier thérapside non mammalien à avoir été décrit et ce plusieurs années avant l'invention du mot dinosaure par Richard Owen. Il a une histoire taxonomique compliquée mais pour faire simple Syodon biarmicum fut nommé en 1838 par Kutorga à partir d'une canine isolée provenant des mines de cuivres de la région de Perm en Russie. Kutorga pensait qu'elle appartenait à un gros mammifère d'où le nom Syodon qui signifie "dent de cochon". Ce n'est qu'en 1876 que Richard Owen identifia ce spécimen comme appartenant à un synapside non mammalien. Par la suite on découvrit des restes crâniens portant des canines similaires mais qui furent décrits sous des noms différents, en 1880 Twelvetrees décrivit Cliorhizodon orenburgensis à partir d'un maxillaire et d'un prémaxillaire provenant également de la région de Perm et en 1940 Orlov nomma Cliorhizodon efremovi un crâne complet et bien conservé provenant d'Isheevo au Tatarstan. En 1954 Efremov considèrera Cliorhizodon comme un synonyme de Syodon et maintiendra les deux espèces S. biarmicum (=Cliorhizodon orenburgensis) et S. efremovi (=Cliorhizodon efremovi). Tchudinov en 1983 les considère synonymes alors que Ivakhnenko en 1995 et 2003 les divise à nouveau. En 2010 les antéosaures font l'objet d'une révision par Kammerer qui considère que les deux espèce ne font qu'une.

Syodon diffère d'Australosyodon par l'absence d'une bosse interorbitaire, ses canines fortement recourbées en forme de crochet et ses postcanines massives à couronnes basses. Il diffère aussi de Notosyodon par son arcade zygomatique plus massive et courbée ventralement, la présence de rugosités seulement sur le bord postérieur de l'orbite (rugosité présente à la fois sur les bords postérieurs de l'orbite et de la fenêtre temporale chez Notosyodon) et une plus grande contribution du frontal à la zone d'attache de la musculature adductrice. Il diffère aussi de Pampaphoneus par une construction plus légère du crâne, la présence de cinq dents par prémaxillaire, l'absence de bosse orbitaire, l'absence d'une crête bien développée s'étendant de la bosse pinéale à la marge de l'orbite et par les proportions de son squamosal.


Syodon biarmicum



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Edité le 22/09/2014 à 14:53 par croc en stock

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Anteosaurinae Boonstra, 1954:

Sinophoneus yumenensis Cheng & Ji, 1996 :

Permien moyen : Roadien sup. – Wordien inf. (entre 269 et 267 millions d'années)

Sinophoneus est le premier dinocéphale découvert en Chine et est le plus basal des antéosaurines. Il est représenté par un crâne presque complet (sans la mandibule) mais un peu écrasé d'environ 40 cm découvert dans la Formation Xidagou à Dashankou dans la province de Gansu. L'animal diffère des autres antéosaurines par son museau dorsalement convexe (alors qu'il est concave chez Titanophoneus et Anteosaurus) ainsi que par la présence d'une crête médiane développée débutant entre les orbites et se terminant à l'extrémité du museau de manière proéminente. Sinophoneus est également connu par deux spécimens juvéniles (un crâne complet et un individu représenté par un maxillaire, un prémaxillaire et un dentaire) qui furent d'abord attribués à un animal différent (nommé Stenocybus acidentatus) avant d'être réinterprétés comme des juvéniles de Sinophoneus (le crâne complet présente déjà la crête médiane caractéristique du genre).




Sinophoneus yumenensis, crâne en vue latérale droite et dorsale




Titanophoneus potens Efremov, 1938 :

Permien moyen : Capitanien (~ 265,5 à 206, 4 millions d'années)

Titanophoneus potens est le plus grand prédateur de la faune d'Isheevo au Tatarstan en Russie. Il est connu par un squelette quasi complet d'un individu subadulte, un crâne presque complet (mais écrasé dorsoventralement) d'un adulte et de nombreux os crâniens isolés. Les deux crânes connus de l'animal furent décrits par Efremov en 1938 qui les considéraient déjà comme des individus d'une même espèce mais d'âge différent. A la fin des années 50, Orlov plaça le plus grand spécimen dans un nouveau genre et une nouvelle espèce qu'il nomma Doliosaurus yanshinovi, mais on se rendit compte par la suite que Doliosaurus était déjà le nom d'un sous-genre du lézard actuel Phrynosoma. En 1964, Orlov mentionna dans une lettre envoyée à l'éditeur de la revue Vertebrata PalAsiatica, qu'il projetait de renommer ultérieurement cet antéosaure Doliosuchus, ce qu'il ne fit jamais car il apprit probablement que Kuhn en 1961 l'avait précédé en renommant l'animal Doliosauriscus (cela montre bien les difficultés de communication pendant la guerre froide). En 2003 Ivakhnenko considère Doliosauriscus yanshinovi comme un synonyme junior de Titanophoneus potens, les différences observées étant du à l'ontogénie (le spécimen sub-adulte ayant un crâne plus étroit, une pachyostose limitée au bord orbitaire, une bosse de l'angulaire faiblement développée et un museau à profil rectiligne et non concave comme chez l'adulte).

Titanophoneus potens diffère principalement de Titanophoneus adamanteus par ses bosses palatines plus petites et sa bosse de l'angulaire plus large. Il diffère aussi d'Anteosaurus magnificus par l'absence de cornes postfrontales et par la forme lenticulaire de sa bosse de l'angulaire.



Titanophoneus potens ( PIN 157/1 spécimen immature) du Permien moyen d'Isheevo, Tatarstan, Russie.


Moulage du crâne du spécimen immature


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Edité le 22/09/2014 à 14:59 par croc en stock

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Crâne de Titanophoneus potens (PIN 157/3 individu adulte) ce spécimen constituait le type de l'espèce Doliosaurus yanshinovi devenu par la suite Doliosauriscus yanshinovi (car le nom Doliosaurus était déjà occupé par un lézard actuel), des noms aujourd'hui abandonnés puisque ce spécimen représente en fait la forme adulte de Titanophoneus potens. Spécimen trouvé près d'Isheevo au Tatarstan.



Titanophoneus adamanteus (Orlov, 1958) :

Permien moyen : Capitanien (~ 265,5 à 206, 4 millions d'années)

Titanophoneus adamanteus a été découvert sur les berges de la rivière Malyi Uran dans la Région d'Oremburg en Russie. Il est représenté par un crâne presque complet (mais écrasé latéralement) avec une mandibule partielle, plusieurs os crâniens isolés et divers restes postcrâniens. L'animal fut d'abord décrit sous le nom de Doliosaurus adamanteus par Orlov en 1958, puis Doliosauriscus adamanteus par Kuhn en 1961 avant que Ivakhnenko en 2003 place cette espèce dans le genre Titanophoneus.

T. adamanteus diffère de T. potens par la plus grande taille de ses bosses palatines et par la morphologie de sa bosse de l'angulaire, laquelle possède un processus antérieur allongé et une surface lisse. T. adamanteus possède aussi une région faciale plus courte que chez T. potens mais ce caractère est peut être biaisé par le mode opposé de déformation des deux crânes adultes de ces animaux (compression latérale chez T. adamanteus et compression dorsoventrale chez T. potens).

Comme on l'a vu plus haut, la forme de la bosse de l'angulaire semble avoir une morphologie propre à chaque espèce (du moins pour celles qui possède une telle bosse). Chez les deux espèces de Titanophoneus cette bosse a une forme en losange mais chez T. potens cette bosse est très bulbeuse en son centre avec une texture rugueuse et une projection antérieure très courte (un morphotype que l'on retrouve chez tous les angulaires isolés provenant d'Isheevo) alors que chez T. adamanteus cette bosse est plus étroite, avec une texture relativement lisse et une projection antérieure effilée plus longue que le reste de la bosse (un morphotype présent chez tous les angulaires isolés provenant de Malyi Uran).

Le crâne des deux espèces de Titanophoneus avait une dimension similaire, aux alentours de 55 cm (en tenant compte des distorsions des spécimens) ce qui correspond à des animaux de 3 m ou 3,50 m de long. Mais comme on ne dispose que d'un seul crâne adulte pour chacune des deux espèces on ne peu pas affirmer qu'il s'agit là de la taille maximale de ces animaux. Surtout quand on regarde ce qui est connu chez Anteosaurus, le seul antéosaure dont on possède de nombreux crânes (voir plus bas).





Ci-dessus, crâne de Titanophoneus adamanteus (PIN 520/1) du Permien moyen (Capitanien) de Russie, spécimen trouvé sur les berges de la rivère Malyi Uran, province d'Oremburg.


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Edité le 22/09/2014 à 15:04 par croc en stock

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Anteosaurus magnificus Watson, 1921

Permien moyen : Capitanien (~ 265,5 à 206, 4 millions d'années)



Anteosaurus magnificus était le super prédateur de la fin du Permien moyen (Capitanien) en Afrique du Sud. Il est de loin le plus grand antéosaure connu, son crâne pouvant dépasser les 80 cm de long, les plus imposants spécimens étant deux fois plus grand qu'un tigre de Sibérie. C'est aussi le seul antéosaure dont on possède de nombreux spécimens, plus d'une trentaine de crânes (adultes et juvéniles).

Anteosaurus se distingue des autres antéosaurines principalement par une pachyostose très développée des postfrontaux (lesquels prennent l'aspect de véritables cornes projetées latéralement) et par sa bosse de l'angulaire ovale. Certains spécimens présentent également une bosse frontale parfois très marquée. Les spécimens d'Anteosaurus présentent en effet d'importantes variations tant dans les proportions crâniennes que le degré de la pachyostose ce qui explique que dans le passé on avait tendance à créer une nouvelle espèce après chaque spécimens découvert. Ces variations ne sont pas seulement dues aux fréquentes déformations de ces fossiles et la différence d'âge des individus découverts, elles existent aussi chez les adultes et ce de manière spectaculaire. Chez certains spécimens les cornes postfrontales et la bosse frontale sont très pachyostosées alors que d'autres ont des cornes bien développées mais une bosse frontale peu marquée ou inexistante et d'autres encore ont des cornes et une bosse faiblement développées. La morphologie des cornes postfrontales varie également au sein même des individus à forte pachyostose, certains ont des cornes relativement petites comparées à la bosse frontale alors que d'autres ont des cornes particulièrement développées. Il est possible que la présence ou l'absence de bosse frontale soit la manifestation d'un dimorphisme sexuel et que la différence de morphologie des cornes postfrontales soit un signal de reconnaissance des individus mais cela reste qu'une supposition.

Il est possible qu'Anteosaurus ait également été présent en Russie, cela repose sur un fragment crânien découvert à la fin du 19ème siècle au Tatarstan et interprété à l'époque comme une bosse nasale d'un dicynodonte (appelé alors Oudenodon rugosus). Il s'agit en fait d'une bosse de l'angulaire d'un antéosaure qui diffère clairement de celles observées chez les deux espèces de Titanophoneus (lesquels possèdent une bosse lenticulaire, large au centre avec les deux extrémités effilées). Cette bosse est de forme ovale avec une largeur similaire sur toute sa longueur ce qui est également la morphologie de la bosse de l'angulaire d'Anteosaurus. La bosse du spécimen russe présente une surface ornementée de rides prononcées ce qui diffère des rares bosses de l'angulaire bien conservées d'Anteosaurus magnificus.

Le spécimen russe fut renommé Titanophoneus rugosus par Ivakhnenko en 1997 mais ce fossile représente certainement un genre différent, peut être le premier exemplaire du genre Anteosaurus en Russie (et éventuellement une espèce distincte qui serait nommée Anteosaurus rugosus) mais cela demande confirmation par la découverte de spécimens plus complet présentant le même type de bosse sur l'angulaire.



Anteosaurus magnificus crâne partiel (holotype BMNH R3595) spécimen à cornes postfrontales très développées.



Anteosaurus magnificus (SAM-PK-11296) chez ce spécimen la bosse frontale est très développée, elle est même plus grande que les cornes postfrontales qui sont pourtant bien marquées. A l'arrière de la mandibule on voit bien la bosse de l'angulaire de forme ovale.



Anteosaurus magnificus (SAM-PK-K360) spécimen à cornes postfrontales bien développées mais à bosse frontale quasi inexistante.




Anteosaurus magnificus (moulage de BP/1/1369) spécimen à cornes postfrontales et bosse frontale quasi absente.

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Peut être que Webmaster pourrait supprimer le post précédent plein de bug ?


Anteosaurus magnificus Watson, 1921

Permien moyen : Capitanien (~ 265,5 à 206, 4 millions d'années)



Anteosaurus magnificus était le super prédateur de la fin du Permien moyen (Capitanien) en Afrique du Sud. Il est de loin le plus grand antéosaure connu, son crâne pouvant dépasser les 80 cm de long, les plus imposants spécimens étant deux fois plus grand qu'un tigre de Sibérie. C'est aussi le seul antéosaure dont on possède de nombreux spécimens, plus d'une trentaine de crânes (adultes et juvéniles).

Anteosaurus se distingue des autres antéosaurines principalement par une pachyostose très développée des postfrontaux (lesquels prennent l'aspect de véritables cornes projetées latéralement) et par sa bosse de l'angulaire ovale. Certains spécimens présentent également une bosse frontale parfois très marquée. Les spécimens d'Anteosaurus présentent en effet d'importantes variations tant dans les proportions crâniennes que le degré de la pachyostose ce qui explique que dans le passé on avait tendance à créer une nouvelle espèce après chaque spécimens découvert. Ces variations ne sont pas seulement dues aux fréquentes déformations de ces fossiles et la différence d'âge des individus découverts, elles existent aussi chez les adultes et ce de manière spectaculaire. Chez certains spécimens les cornes postfrontales et la bosse frontale sont très pachyostosées alors que d'autres ont des cornes bien développées mais une bosse frontale peu marquée ou inexistante et d'autres encore ont des cornes et une bosse faiblement développées. La morphologie des cornes postfrontales varie également au sein même des individus à forte pachyostose, certains ont des cornes relativement petites comparées à la bosse frontale alors que d'autres ont des cornes particulièrement développées. Il est possible que la présence ou l'absence de bosse frontale soit la manifestation d'un dimorphisme sexuel et que la différence de morphologie des cornes postfrontales soit un signal de reconnaissance des individus mais cela reste qu'une supposition.

Il est possible qu'Anteosaurus ait également été présent en Russie, cela repose sur un fragment crânien découvert à la fin du 19ème siècle au Tatarstan et interprété à l'époque comme une bosse nasale d'un dicynodonte (appelé alors Oudenodon rugosus). Il s'agit en fait d'une bosse de l'angulaire d'un antéosaure qui diffère clairement de celles observées chez les deux espèces de Titanophoneus (lesquels possèdent une bosse lenticulaire, large au centre avec les deux extrémités effilées). Cette bosse est de forme ovale avec une largeur similaire sur toute sa longueur ce qui est également la morphologie de la bosse de l'angulaire d'Anteosaurus. La bosse du spécimen russe présente une surface ornementée de rides prononcées ce qui diffère des rares bosses de l'angulaire bien conservées d'Anteosaurus magnificus.

Le spécimen russe fut renommé Titanophoneus rugosus par Ivakhnenko en 1997 mais ce fossile représente certainement un genre différent, peut être le premier exemplaire du genre Anteosaurus en Russie (et éventuellement une espèce distincte qui serait nommée Anteosaurus rugosus) mais cela demande confirmation par la découverte de spécimens plus complet présentant le même type de bosse sur l'angulaire.



Anteosaurus magnificus crâne partiel (holotype BMNH R3595) spécimen à cornes postfrontales très développées.


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Edité le 22/09/2014 à 15:09 par croc en stock

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Anteosaurus magnificus (SAM-PK-11296) chez ce spécimen la bosse frontale est très développée, elle est même plus grande que les cornes postfrontales qui sont pourtant bien marquées. A l'arrière de la mandibule on voit bien la bosse de l'angulaire de forme ovale.



Anteosaurus magnificus (SAM-PK-K360) spécimen à cornes postfrontales bien développées mais à bosse frontale quasi inexistante.




Anteosaurus magnificus (moulage de BP/1/1369) spécimen à cornes postfrontales et bosse frontale quasi absente.


Source :

Kammerer, C.F. (2010). Systematics of the Anteosauria (Therapsida: Dinocephalia). Journal of Systematic Palaeontology 9 : 261-304


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Edité le 22/09/2014 à 15:11 par croc en stock

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Quelques reconstitutions d'Anteosaurus magnificus :


Julius T. Csotonyi


Une oeuvre du paléontologue Robert Bakker : Anteosaurus magnificus attaquant un autre dinocéphale, le Tapinocephalidae Keratocephalus moloch



Jaime Bran alias darkbinder



par Theropsida


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Edité le 22/09/2014 à 15:13 par croc en stock

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Tres intérésent croc

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Extrêmement intérréssent même

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Je ne connaissais pas les Anteosauridae, merci pour les infos croc. Je trouve Titanophoneus potens particulièrement magnifique et je vois que les dessinateurs se sont un peu aidés de la tête du mandrill pour dessiner l'anteosaurus magnificus. Je n'aime pas trop les individus adultes de ces derniers à causes de leurs bosses frontales, ça me fait penser au perroquet à bosse, je préfère les jeunes.

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Excellent article croc !

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Ce qui m'impressionne chez ces bêtes c'est la taille de la tête! et surtout l'absence d'une longueur queue pour la contre balancer.

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Citation de fablespinosaurus: Je ne connaissais pas les Anteosauridae, merci pour les infos croc. Je trouve Titanophoneus potens particulièrement magnifique et je vois que les dessinateurs se sont un peu aidés de la tête du mandrill pour dessiner l'anteosaurus magnificus. Je n'aime pas trop les individus adultes de ces derniers à causes de leurs bosses frontales, ça me fait penser au perroquet à bosse, je préfère les jeunes.


Les quatre crâne d'Anteosaurus présentés ici appartiennent tous à des spécimens adultes. Je les ai postés justement pour illustrer cette étonnante variabilité crânienne chez les adultes de cette espèce.

Pour leur notoriété, ce serait bien si ces animaux pouvaient apparaître dans un documentaire avec des images de synthèses façon bbc ou autres.


Citation de Stalker: Ce qui m'impressionne chez ces bêtes c'est la taille de la tête! et surtout l'absence d'une longueur queue pour la contre balancer.


Et oui la tête énorme des anteosaurines était une arme redoutable. Ces animaux était spécialisés pour attaquer des proies de grandes tailles (parfois aussi grosses qu'eux) et vu la taille des mâchoires, une seule morsure pouvait probablement infliger une blessure mortelle à une grosse proie. D'après leur dentition très robuste il semblerait qu'ils étaient également capables de broyer les os de leurs victimes.

Sur le web on trouve des reconstitutions de ces animaux soit avec une longue queue soit avec une queue courte (que possédaient les dinocéphales Tapinocephalidae). En fait la plupart des antéosaures ne sont connus que par leur crâne. Le seul antéosaure dont on possède un squelette presque complet est celui du spécimen immature de Titanophoneus potens et celui-ci possède justement une queue allongée. Pour Anteosaurus il y a du postcrânien mais il n'y a pas eu de publication depuis 1986 et cela concernait les membres de l'animal. Il est probable que ce dinocéphale avait lui aussi une longue queue comme on le voit plus haut sur l'illustration de Robert Bakker (elle était peut être même un peu plus longue).


A propos de l'étage Capitanien, j'ai remarqué que j'ai répété plusieurs fois la même faute de frappe, cet étage ne se termine bien sûr pas il y a 206, 4 MA mais bien il y a 260,4 MA.


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Edité le 22/09/2014 à 15:15 par croc en stock