C'est une libellule de l'ordre des odonates (mâchoires dentées) et du sous ordre des anisoptères (autrement dit les ailes pas les même) les gens les appellent fréquement grandes libellules. C'est un anisoptère de taille moyenne de 50 à 55 mm de long. Elle appartient à la grande famille des libellules aux reflets métalliques ou cordulies. la plus connue est une espèce assez répandue qui fréquente les étangs, la codrulie bronzée.

Plus robuste que sa cousine on voit bien la caractéristique des mâles de cordulie l'abdomen élargi à l'extrémité et bien sur pourvu comme toutes les libellules de crochets d'accouplement.
La cordulie à corps fin ou Orange spotted emerald ou encore Bronslibel de son vrai nom Oxygastra curtisi est une espèce méridionale. Elle est plus fréquente dans le sud de l'Europe que dans le nord ou elle est très rare. Ses populations semblent très importantes en Espagne et au Portugal. en France les plus belles population se rencontre le long des rivières du sud comme l'Hérault.
Certains prétendaient que les populations de Belgique et d'allemagne étaient constituées d'individus migrants, mais mes observations ne corroborent pas cette thèse car j'ai observé l'espèce à de nombreuses reprises s'accoupler et pondre en Belgique.
Les populations belges qui étaient classées en "danger critique" se sont vues rétrogradées en "en danger" statut tout de même plus enviable cela vient du fait que les observations corroborent le fait que les Oxygastra sont beaucoup plus nombreuses qu'il n'y parrait.
Les individus qui volent sur l'eau ne sont pas les seuls car de nombreux autres attendent les défaillances des "territoriaux"
On estime donc les population d'un secteur de plus ou moins 10 km sur une rivière des ardennes, L'ourthe, à 10 ou vingt individus repéré lors de comptage en Kayak, mais on voit bien ce que cette méthode à de peu fiable car moi en allant sur une station connue j'en ai recensée au moins 10 sur une portion de 30 mètres de rivière.
Au total le nombre pourrait atteindre plusieurs milliers d'individus.
on a réussi en outre à ne pas autoriser d'épandange dans une zone sensible de moins de 30 mètres de la rivière.
Mais ne nous cachons pas ces animaux sont toujours très menacés vu leur habitat très restreint et les atteintes multiple qu'il subit encore. Il faut lancer des politiques volontaristes au niveau européen pour sauver les espèces les plus sensibles.
Pour cette espèce le cas est criant, si elle disparait de Belgique de France et du sud de l'Europe elle serait alors complêtement éteinte.
Assez parlé place aux images.
La femelle:

on voit bien les reflefs métalliques sur le front par exemple et les yeux verts. En revanche l'abdomen est vert très sombre mais parcouru de taches médianes jaunes ou oranges (couleur très peu répandue chez les libellules!) Le corps est cylindrique, ovalaire vu en coupe.
Le mâle:


Le mâle est a peu près le même mais son abdomen est élargi à l'extrémité. Il a les même tâches oranges sur la ligne médiane de l'abdomen.
Ce qui rend aussi cette espèce attachante c'est que les données biologiques émémentaires n'ont pas encore été décryptées.
Combien de temps vit sa larve, Quelle proies elle consomme, Que consomme l'adulte etc...
Les adultes se rencontrent sur les cours d'eaux de taille moyenne et dans de très rares cas sur les plans d'eaux fermés. Ils volent inlassablement pendant les heures chaudes de la journée, lorsque la température dépasse les 17°C. Sinon en cas de température trop fraiche ou de vent ils restent dans la canopée. Ils volent pendant des heures sans se poser, leur abdomen accusant un angle de 30° avec la surface. Ils sillonnent un territoire très retreint de plus ou moins 40 mètres de long, mais cela peut aussi être 10 mètres! Ils passent leur temps à inspecter leur territoire à la recherche de proies mais aussi de rivaux qu'il chassent en se battant très violement ou de femelles.
Celles-ci discrêtes font des tours rapide sur la rivière puis retournent dans la canopée. Si Elle sont appercue par un mâle, alors elles sont prises en chasse, le mâle lui attrape la tête avec les pinces qu'il a au bout de l'abdomen et tout de suite se contorsionne pour enduire de semence son pénis situé au deuxième segment (tout cela en vol!) Une fois cette opération accomplie, la femelle recourbe l'abdomen et place ses lames vulvaires contre le pénis du mâle. Celui-ci s'assure d'abord que la femelle n'a pas déjà eu des partenaire en utilisant son pénis comme une cuillère afin d'expulser le sperme d'un éventuel précédent mâle. Le vol est donc assez désordonné dans les premières phases. Le couple ensuite vole tout droit en direction de la canopé où ils consommeront la chair pendant de longue minutes. Une fois fécondées les femelles reviennent sur l'eau pour pondre. Elles cherchent les entrelas de racines et et font du sur place.
elle touchent alors la surface en libérant un oeuf à chaque fois. Elle répéttera ce manège jusqu'à épuisement du stock à moins de n'être une nouvelle fois interrompue par un prétendant.
Les adultes ne survivent pas très longtemps après cela. Epuisé par les combats, les ailes déchirées, vieillies les cordulies ne tarderont pas à mourir remplacées par des individus frais tout frais éclos pendant toute la période d'apparition qui se situe en été.
Dernière chose étonnante, ces libellules semblent ombrophiles, càd aiment l'ombre des arbres le long des racines desquels elles établissent leur territoire.
Voici un exemple de milieu qui accueille l'espèce et qu'il faut donc protéger à tout prix.

Voilà j'espère que cela vous aura plus, j'attends vos questions. J'ai illustré cet article avec mes propres photos de libellules puisque je les photographie depuis plus de 7 ans et j'ai en réserve plus de 3000 clichés d'elles comptant 46 espèces!
Cordulie à corps fin