Plantes disparues

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Dans la paléontologie, dès qu'on parle de plantes on parle seulement de celles qui ont survécus aux temps et aux extinctions de masse. Mais on ne parle jamais des plantes disparues et je pense qu'elles doivent susciter quand-même de l'intérêt.

Le cycas est une plante qui est apparue avant les dinosaures mais elle est toujours là dans les jardins.

Le ginko
On parle bien des plantes vivant actuellement mais jamais des spécimens disparus.


Edit: Suppression d'un lien non fonctionnel.

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Edité le 25/08/2012 à 00:17 par Webmaster

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Tu te trompe on parle aussi de plantes par exemple carbonifères

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Bien sûr qu'on parle des plantes éteintes. Tu n'as peut être jamais entendu parler des Bennetitales (des possibles proches parents des plantes à fleur, du Mésozoïque), des Progymnospermes (les premières plantes à ovules, du Dévonien), des Glossopteridales (des plantes à ovules du Permien), des Lepidodendrales (des parents géants des actuels lycopodes, qui font partie des la flore houillière du Carbonifère) ou encore des calamites (des prêles géantes, elles aussi de la flore houillière), mais ce sont des groupes entièrement éteints, et très étudiés.

La flore houillère du Carbonifère/Permien est très connue et bien étudiée, notamment suite aux activités minières du charbon (on s'est parfois servi des fossiles de ces plantes pour se situer dans la stratigraphie des veines de charbon).

Il y a aussi la flore de Rhynie, qui nous vient du Dévonien moyen, et qui est l'un des plus anciens écosystèmes terrestres. On y trouve des plantes magnifiquement conservées (par une inclusion de silice) si bien qu'on peut les étudier au niveau cellulaire !

De nos jours, il y a pas mal d'études en paléobotanique qui visent à mieux comprendre l'apparition des caractères des plantes modernes (les feuilles "vraies", le bois, les fleurs...). Dans le bois silicifié par exemple, on peut voir toutes les caractéristiques du bois, ce qui permet de les étudier aussi bien que si elles étaient vivantes (du moins au niveau anatomique).

Pour finir, je tiens à rappeler que les plantes "préhistoriques" (les cycas et le Ginkgo) que tu montres ne sont en aucun cas "préhistoriques" ou "archaïques". L'idée de "fossile vivant" est à bannir. Ces plantes font partie de groupes actuels bien particulier, avec des caractères assez uniques dans la nature actuelle (notamment au niveau de la reproduction). Mais ils n'en sont pas pour autant des fossiles, ils ont tout autant leur place dans les écosystèmes actuels que les angiospermes.

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Merci pour l'info Naldo. C'est vrai que je n'ai pas tout de suite penser aux plantes du Carbonifère.

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C'est vrai que c'est pas souvent qu'on aborde ce genre de sujet que je trouve tres interessant.
j'ai l'impression qu'a l'epoque des dinos on ne trouve pas de forets tropicales, denses comme certaines aujourd'hui.

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On croit toujours surtout au Jurassique, que la Terre est recouverte de forêts denses. Mais j'ai vu un documentaire qui disait qu'au Jurassique supérieur, le climat rappelait celui des savanes actuelles avec une saison sèche et une saison pluvieuse. Et il faut noter que ça va être un peut dur d'avoir une belle jungle avec des gros sauropodes qui déracinent les arbres.

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Trex, détrompe toi! Il y avait des forêts denses.
Tiens, je crois qu'une petite présentation de la flore mésozoïque en intéressera quelques uns.

Au Mésozoïque, qu'aurions nous vu ?

Au Mésozoïque, on trouve des ordres, voire même des familles et des genres actuels. La diversité était probablement moindre que celle d'aujourd'hui, car de l'équateur aux pôles il y avait des conditions comparables: plutôt chaud avec une pluviométrie peu variable. Mais je caricature un peu et n'allez pas croire que la flore était uniforme de l'équateur aux pôles, les différences étaient juste moins nombreuses qu'aujourd'hui.

On a mis en évidence des zonations continentales, ainsi la flore gondwanienne diffère de la flore laurasiatique. Une partie de l'Europe du nord était archipélagique, ainsi dominaient des plantes de type insulaire. Des végétaux conservés dans des tufs volcaniques indiquent qu'il y avait des forêts importantes, avec des arbres (de type mégaphanérophyte). On a par exemple trouvé des troncs de 70 m (mais fragmentaires).

Quelques lycophytes étaient présentes(des embryophytes vasculaires, ou trachéophytes, plus anciennes et plus basales que les fougères et les spermatophytes, dotées de microphylles au lieu de vraies feuilles ou macrophylles). A noter que les lycophytes, qui existent encore à l'exemple du Lycopode, ont très mal passé la crise Permien-Trias, elles n'étaient déjà plus très abondantes au secondaire. Mais elles étaient jadis parmi les plantes reines du Carbonifères, à l'exemple de Lepidodendron.

Les ptéridophytes comme les fougères (ou filicales) étaient très diverses au Mésozoïques, tout autant qu'au Paléozoïque. Leurs cousines les prêles (ou équisétales) étaient diverses également, tout comme les marattiales, des fougères caractérisées par leurs sores (mais qui étaient moins nombreuses qu'au Paléozoïque, bien qu'existant encore de nos jours), les marsiléales et les ophioglossales. Les filicales se diversifient grandement au mésozoïque. Certaines sont arborescentes, d'autres herbacées, d'autres encore sont des lianes ! La fougère Weishelia est connue pour ses contreforts, indiquant qu'elle devait vivre sur un sol meuble. Plusieurs groupes de fougères n'existent plus, mais je n'entrerai pas dans les détails.

Les gymnospermes étaient très abondantes, on trouvait notamment des coniférophytes (des Araucariacées par exemple), des cycadophytes et des ginkgophytes, plantes qui se sont diversifiées après la crise permo-triasique. Les coniférophytes se sont diversifiées au Trias supérieur et si quelques familles ont disparu, d'autres existent encore de nos jours. Autres gymnospermes assez intéressantes, les Bénnetitales, très abondantes mais qui s'éteignent lors de la crise Crétacé-Paléogène. On connaît aussi des Gnétophytes (comme l'actuel Welwitshia mirabilis), qui étaient diversifiées au Crétacé

Au Trias, des arbres hiérarchisés (c'est-à-dire ayant le même port conique qu'un sapin) dominent. Dès le Jurassique on voit se répandre les silhouettes polyarchiques, avec plusieurs branches maîtresses qui donnent un aspect plus massif au feuillage. Et au Crétacé ce sont les angiospermes qui se répandent de façon rapide, on voit vite se développer des flores d'arbres à fleurs.

La polyarchie a pour effet de projeter ses feuilles le plus en hauteur possible, elle est adaptée à la concurrence, alors que le port hiérarchisé permet une plus grande surface d'exposition à la lumière mais plus basse, et correspond donc plus à des arbres isolés et à des zones de faible incidence de la lumière (c'est pourquoi on les trouve aujourd'hui aux hautes latitudes). On comprend donc que la structure polyarchique soit typique des forêts tropicales, qui donc étaient très répandues au Mésozoïque. Les pôles étaient couverts de forêts, car le climat était plus chaud qu'actuellement.

Au Mésozoïque, la flore est soumise à une pression écologique, celle des grands dinosaures herbivores qui se nourrissent de feuilles, mais aussi de fruits et de graines comme l'ont révélé des études de contenus stomacaux. On sait aussi que des oiseaux transportaient déjà des graines dans leur système digestif, par exemple Jeholornis avait des ovules de ginkgophyte dans son jabot. On sait aussi que les insectes étaient déjà importants pour la dissémination du pollen, pas seulement chez les angiospermes (les insectes se diversifient avant les angiospermes) mais déjà chez certaines gymnospermes : encore aujourd'hui les cycas pratiquent l'entomogamie (par des coléoptères et quelques hyménoptères). De plus on connait aussi des fossiles de bois avec des galeries creusées par des insectes.

Les Angiospermes (ou plantes à fleurs) existaient déjà au Crétacé, mais les plus anciens fossiles sont des pollens. Elles sont peut-être apparues bien avant. On a quelques fossiles de fleurs et de troncs d'angiospermes au Crétacé inférieur. Les Monocotrylédones et les Eudicotylédones (les deux grands froupes d'angiospermes) se séparent aux alentours de -100 millions d'années. Au Cénomanien, les Angiospermes deviennent très abondantes et diverses, jusqu'à aujourd'hui. Elles constituent l'écrasante majorité des plantes terrestres avec 250 000 espèces, contre 20 prêles, 9500 fougères, 15 000 mousses, 9000 hépatiques (ou marchantiophytes) et seulement 600 conifères…

Bref, tout ça pour dire qu'au Mésozoïque on pouvait trouver des forêts denses et pas que des savanes, qui sont peut être plus typiques de la fin du Trias.

En espérant avoir répondu aux questions de notre ami Trex

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Superbe présentation !

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Merci beaucoup on ne peut esperer mieux que sa

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Merci pour cet article très interessant.

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