Re: Actualités en sciences de la vie

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Qui a parlé du comportement? Pas moi en tout cas. Je n'ai pas parlé non plus d'épigénétique.... Et ce sont les conclusions des auteurs de l'étude le lien avec l'effet maternel...

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Ok désolé, j'avais d'abord pensé aux gènes à effet maternel et non à l'effet maternel environnemental comme c'est le cas ici. En tout cas ce sont bien dans cet exemple des phénomènes épigénétiques qui sont mis en jeu.

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Prud'homme, B. et al., 2011. Body plan innovation in treehoppers through the evolution of an extra wing-like appendage. Nature, 473(7345), p.83-86.

http://www.nature.com/nature/journal/v473/n7345/full/nature09977.html

Des biologistes du développement de Marseille ont découvert que les appendices thoraciques des Membracidae (des insectes apparentés aux punaises) seraient en fait homologues à une troisième paire d'aile. Cela contredit le "plan d'organisation" des insectes, qui possèdent 2 paires d'ailes au maximum, portées par le deuxième et troisième segment thoracique.

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Edité le 07/05/2011 à 13:04 par Naldo

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Pas si nouveau que cela, dans la mesure où les palaeodictyptères du Carbonifère (des insectes assez spéciaux, de 50 cm d'envergure pour certains et dotés d'un long rostre dit eugereonien ) étaient dotés de 6 ailes. Même certaines libellules très basales ont une paire d'ailes supplémentaire et réduite sur le prothorax. Il semblerait donc que la condition primitive était la possession de 6 ailes, deux sur chaque segment.

Mais c'est vrai que le modèle ABC est à réviser.

PS: On dit bien segment ou métamère, pas fragment? En tout cas je n'ai jamais rencontré le terme fragment.

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Pas fragment, c'est une coquille.

De plus, il me semble que les ailes supplémentaires des paléodictyoptères ne sont pas considérées comme des ailes mais comme des expansions thoraciques. Certains ont supposé qu'elles étaient homologues aux ailes en vertu de l'ancienne hypothèse de leur apparition à partir du thorax. L'évo-dévo suppose au contraire que les ailes sont homologues aux épipodites des appendices arthropodiens (chez les "crustacés" par exemple).

Mais peut être que cette découverte conduira à revoir ces hypothèses sous un angle nouveau.
En tout cas, ce qui est supposé dans l'article c'est une néoformation chez les Membracidae, et non pas un caractère primitif (les Membracidae sont d'ailleurs des insectes assez dérivés).

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Edité le 07/05/2011 à 13:08 par Naldo

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Je ne comprends pas très bien...

Quand tu dis "ancienne hypothèse", tu parles de celle qui supposait la formation des ailes à partir de lobes paranotaux dérivant d'expansions des tergites, comme on en observe chez les trilos entre autres? Donc actuellement il n'est plus considéré que les ailes dérivent de ces lobes paranotaux? Mais cela pourrait aussi être le cas pour les "ailes" supplémentaires des "paléodictyoptères" et de certains odonates basaux. Rien n'indique qu'elle ne sont pas, à l'instar des ailes, homologues aux épipodites des crustacés.

Pour résumer...
Ne pourrait-on supposer un "mixte" des deux modèles? Les ailes dériveraient d'ailerons non articulés, tout comme les lobes des "palaeodictyoptères", qui eux-mêmes dériveraient non pas d'expansions tergales mais des épipodites et qui seraient bloqués à ce stade ou disparus suivant les groupes... Enfin bon, je ne fais que proposer, peut-être que je suis en train de tout mélanger.

Et si tu as des documents sur l'homologie épipodites/ailes n'hésite pas. Ce qui me paraît étrange dans l'histoire c'est que dans ce cas on n'observe pas vraiment les mêmes connexions entre les organes étant donné que les épipodites sont situées sur les coxa et les ailes sont portées par des sclérites axillaires situées entre les pleurites et les tergites, c'est à dire assez loin des coxa (Non?).

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Le coup des épipodites c'est de l'évo-dévo, le modèle était Artemisia je crois, et ils regardaient où s'exprimait le gène Apterous (impliqué dans la formation des ailes).
Donc a priori, les ailes dérivent bien d'appendices que l'on trouve sur les pattes des "crustacés". Je rappelle d'ailleurs que les insectes sont maintenant quasi-unanimement classés parmi les crustacés (on parle en général de Pancrustacés).

Après, cette découverte peut en effet redonner de la vigueur à l'ancien modèle, mais en supposant à l'inverse que les expansions des tergites dérivent d'ailes, ou que les ailes et les expansions des tergites ont un "ancêtre commun". Peut être qu'ils en parlent dans l'article (je n'ai pu que le survoler et puis c'est un Nature, faut pas trop en attendre non plus).
Par contre, je ne pense pas qu'on puisse impliquer les trilobites dans le modèle, phylogénétiquement ce serait pas très logique il me semble.

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Citation de Tikémi: Parce que rien n'est plus cool qu'une poignée de champignons fluos




Ce qui l'y a d'intéressant aussi et qui reste à expliquer, c'est que chez certaines espèces ayant une répartition mondiale, cette bioluminescence n'existe pas toujours selon l'origine géographique des individus. Par exemple, chez Panellus stypticus, seuls les spécimens d'Amérique du Nord présentent (mais pas tous) cette bioluminescence et pas les individus d'Europe.

C'est quelque chose qui est également observé chez certaines créatures marines (coraux, anémones, certains poissons, etc.) dont on peut trouver au même endroit des individus bioluminescents et d'autres qui ne le sont pas.

Chez nous aussi on a des champignons bioluminescents comme le clitocybe lumineux (Omphalotus illudens).

Allez hop pour le plaisir des yeux (diverses espèces) :

http://www.flickr.com/photos/22344535@N08/galleries/72157623437306568

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Allez, c'est pas la première ni la dernière fois que je le dis, mais... f*** you James Cameron, f*** you Avatar ! La nature est bien plus inventive !

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Lyson TR, Sperling EA, Heimberg AM, Gauthier JA, King BL, Peterson KJ. MicroRNAs support a turtle + lizard clade. Biology Letters

http://rsbl.royalsocietypublishing.org/content/early/2011/07/08/rsbl.2011.0477.abstract

Une phylogénie basée sur les micro-ARN soutient une parenté tortues-lézards. La position phylogénétique des tortues est l'une des plus grandes controverses de la zoologie. Trois hypothèses ont été soutenues : 1) les tortues sont des anapsides, groupe-frère des lézards et des archosauriens (diapsides)
2) les tortues sont des diapsides groupe-frère des archosauriens (ou dans les archosauriens)
3) les tortues sont des diapsides groupe-frère des lépidosauriens (dont les lézards et les serpents).
Il y a un an, les mêmes auteurs soutenaient dans la même revue l'hypothèse anapside...

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Dai Y-C, Cui B-K. Fomitiporia ellipsoidea has the largest fruiting body among the fungi. Fungal Biology.;In Press, Corrected Proof.
http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1878614611001139

Un petit truc marrant : des chercheurs chinois ont découvert sur l'île de Hainan (Chine du Sud) le plus gros sporophore (c'est à dire l'organe sexuel externe des champignons, ce qu'on voit et qu'on mange) du monde : 10 mètres de long, pour un poids estimé à 400-500 kg.

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Citation de edi: salut tout le monde!

vous avez pas des pdfs, ou articles qui donne plus d'infos sur la bactérie utilisant de l'arsenic a la place du phosphore????

c'est génial les bactéries , ça vit vraiment n'importe ou


La fameuse bactérie qui était capable d'utiliser l'arsenic n'est sans doute qu'une erreur...

Plusieurs chercheurs ont tenté de reproduire le protocole des chercheurs qui ont annoncé cette découverte, mais sans parvenir aux mêmes résultats.
Surtout, ils ont pu démontrer que ces bactéries pouvaient vivre en présence d'arsenic, grâce au peu de phosphate restant dans le milieu. De plus, elles peuvent se développer en l'absence d'arsenic si le milieu est pauvre en phosphate alors que l'étude initiale révélait l'inverse.

Les études vont se poursuivre, mais la soit-disante découverte publiée dans la revue Science a bien l'air de ne pas en être une.
Il y a donc fort à parier que cette bactérie n'est pas capable d'inclure l'arsenic dans ses molécules (y compris l'ADN), à la place de l'atome de phosphore, contrairement à ce qui avait été annoncé et sans en avoir vraiment apporté la preuve...

http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/zoologie/d/bacteries-a-larsenic-resultats-mis-a-mal_32760/#xtor=AL-27-1[ACTU]-32760[bacteries_a_l_arsenic_:_resultats_mis_a_mal

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Je vais revenir sur deux articles parus il y a pas si longtemps et qui traitent du même sujet :

Dans la systématique "traditionnelle" des vertébrés, les lamproies et les myxines étaient groupées ensemble dans le groupe des "agnathes", puisqu'elles n'ont pas de mâchoires.
Or, avec la démarche cladistique, de nombreux spécialistes de ces animaux ont commencé à éclater ce groupe des agnathes, en rendant les lamproies plus proches des vertébrés à machoires (ganthostomes) que des myxines. En effet, les lamproies et les gnathostomes ont de nombreux caractères que les myxines n'ont pas, et notamment des vertèbres.

Or, les phylogénies moléculaires ont pointé le bout de leur nez. En voici une récente (la plus récente en fait).

* Heimberg AM, Cowper-Sal·lari R, Sémon M, Donoghue PCJ, Peterson KJ. microRNAs reveal the interrelationships of hagfish, lampreys, and gnathostomes and the nature of the ancestral vertebrate. Proceedings of the National Academy of Sciences. 2010 nov 9;107(45):19379–83.

C'est cette phylogénie moléculaire qui a fait jeter l'éponge aux morphologistes. Pourquoi ? Elle est faite en micro-ARN, des séquences qui sont considérées hautement conservées et donc peu sujettes aux pertes ou à la convergence. Or, il y plusieurs séquences de micro-ARN qui sont communes aux lamproies et aux myxines.
Suite à cette étude (et à une longue série d'autres, en Bayésien, sur le génome mitochondrial...), les spécialistes en morphologie comme Janvier et Donoghue ont admis la monophylie des cyclostomes (lamproies+myxines). Comme on le faisait avant les études cladistiques !
Mais ça posait quand même des problèmes morphologiques, notamment au niveau des vertèbres : les myxines les auraient donc perdu ? Comment le démontrer ?

Ota KG, Fujimoto S, Oisi Y, Kuratani S. Identification of vertebra-like elements and their possible differentiation from sclerotomes in the hagfish. Nature Communications. 2011 juin 28;2:373.

http://www.nature.com/ncomms/journal/v2/n6/full/ncomms1355.html?WT.ec_id=NCOMMS-20110628

Et là, des japonais ont étudié des embryons de myxine, chose qui est très rarement faite (ces bestioles sont quand même mal connues). Ils ont constaté que de petites structures cartilagineuses présentes à l'arrière au niveau de la chorde pourraient correspondre à des vertèbres, très régressées. Ce qui a été confirmé par marquage moléculaire (expression des mêmes gènes). Les myxines auraient donc bel et bien perdu les vertèbres. Et la monophylie des cyclostomes de s'en trouver confortée.

Du coup, on ne dit plus "craniates" : ce terme est devenu synonyme avec "vertébrés" !

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Edité le 28/11/2011 à 02:08 par Naldo

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Rittmeyer, Eric N.; Allison, Allen; Gründler, Michael C.; Thompson, Derrick K.; Austin, Christopher C. (2012). Ecological guild evolution and the discovery of the world's smallest vertebrate. PLoS ONE 7 (1). doi:doi:10.1371/journal.pone.0029797.

http://www.plosone.org/article/info%3Adoi%2F10.1371%2Fjournal.pone.0029797

Deux nouvelles espèces de grenouilles découvertes en Nouvelle Guinée : l'une des deux est le plus petit vertébré connu (7,7 mm).

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7,7 mm !

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Oulah !

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Dis donc c'est vraiment une mini grenouille

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Je voulais juste savoir si quelqu'un savait combien y a-t-il eu de nouvelles espèces découvertes en 2011 ?

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En tout cas, je sais que les années 2009,2010 et 2011 ont été riches en nouvelles découvertes d'espèces animales et végétales