Lutte biologique contre des espèces invasives

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"En Grande-Bretagne, le duel à mort entre un insecte et une plante invasive venues du Japon"

Article disponible sur le site du Monde

Ou comment essayer de se débarrasser d'une plante introduite par l'homme et qui a colonisé tout un territoire...
L'arme utilisée est un petit insecte, Aphalara itadori, une espèce de psyllide qui a déjà fait la preuve de son efficacité en laboratoire.

Citation: Cette stratégie de lutte est émaillée d'échecs, parfois retentissants : le crapaud-buffle, originaire d'Amérique centrale et du Sud, introduit dans les Caraïbes et en Australie pour lutter contre les ravageurs des cultures, est devenu un fléau incontrôlable. "On joue toujours les apprentis sorciers quand on tente ces introductions, indique Pierre Zagatti. Mais il y a plus de succès que d'échecs, et il serait dommage de se priver de ce moyen de lutte."

L'île de La Réunion est le théâtre d'un tel bras de fer : une ronce, la vigne marronne (Rubus alceifolius), commence à être grignotée par la larve de la tenthrède (Cibdela janthina), recrutée à Sumatra, région d'origine de la peste végétale. L'insecte a été introduit en 2007, après dix ans d'évaluation. Les larves ont déjà détruit 300 hectares et le "front" des adultes progresse de 80 mètres par jour.



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Edité le 07/09/2010 à 10:09 par Webmaster

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La lutte contre les envahisseurs biologiques est un parfait exemple qui montre à quel point on connaît mal et on sous-estime la complexité des interactions qui existent dans la nature.

Il y a des centaines d'autres exemples : des îles circa-Antarctiques dont la végétation a été complètement modifiée par l'introduction de lapins, etc...

Maintenant avec le réchauffement climatique, ça corse le problème car des espèces méditerranéennes se déplacent vers le Nord...

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Autre exemple d'espèces invasives, dans l'ouest de la France: l'Ibis sacré et l'Écrevisse de Louisiane.

L'histoire de l'Ibis sacré est connue: c'est un oiseau qui ne vivait qu'en Egypte, il était souvent représenté sur les monuments de l'Egypte pharaonique. Un dieu égyptien, Thot, était d'ailleurs à tête d'Ibis. Il y a disparu sans doute vers le 19e siècle et vit aujourd'hui dans une grande partie de l'Afrique.
Il fut introduit par deux reprises en France: dans le Morbihan dans les années 1970 au parc zoologique de Branféré et dans l'Aude en mars 1982 au parc zoologique de Sigean.

Les individus du parc zoologique de Branféré sont très vite laissés en semi-liberté, ne tardant pas à s'y reproduire et à visiter les zones humides des alentours. Ils s'y plaisent et commencent à nidifier dans de nombreuses régions, jusqu'en Charente. La population totale dans l'Ouest de la France serait de 3000 à 5000 oiseaux (résultats de l'enquête de l'hiver 2003-2004).
C'est un oiseau opportuniste, mais également un prédateur redoutable et n'a pas de prédateur. Des cas de prédation ont été attestés, sur des poussins et des oeufs d'espèces protégées et fragiles (sternes, guifettes).
Du coup, cette introduction pose maintenant de réels problèmes en France. Faut-il l'éliminer?

Articles intéressants sur le sujet:
- L'Ibis sacré (Threskiornis aethiopicus) menace l'avifaune française
- Présentation de l'Ibis sacré
- Faut-il éliminer l'Ibis sacré de France ?

Quant à l'écrevisse, elle s'est échappée de plans d'eau d'éleveurs séduits par ses qualités gustatives. Aujourd'hui, elle a colonisé par exemple les marais de la Gironde ainsi que ceux du célèbre Parc naturel régional de Brière, situé entre l'estuaire de la Loire et de la Vilaine.
Cette écrevisse est tenue pour responsable de la disparition des trois quarts de la diversité végétale aquatique des marais où elle pullule au détriment de nombreuses autres espèces...

Citation: En France, sa pullulation est telle que, par exemple dans le Blayais (au nord de la Gironde) et dans tous les marais des bords de Garonne, il y aurait deux ou trois tonnes de ces écrevisses carnassières par hectare, malgré la consommation qu'en font les milans noirs, les hérons cendrés ou les cigognes (dont elles modifieraient la couleur des pattes et du bout des ailes).

Pour limiter leur dissémination, le transport de ces écrevisses à l'état vivant est formellement interdit dans tout le territoire et la pêche est très contrôlée.


Ne pas tuer des animaux « qui n'ont rien demandé à personne » ou donner la priorité à la conservation d'une biodiversité locale? C'est là tout le dilemme!

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Citation de Webmaster: Quant à l'écrevisse, elle s'est échappée de plans d'eau d'éleveurs séduits par ses qualités gustatives. Aujourd'hui, elle a colonisé par exemple les marais de la Gironde ainsi que ceux du célèbre Parc naturel régional de Brière, situé entre l'estuaire de la Loire et de la Vilaine.
Cette écrevisse est tenue pour responsable de la disparition des trois quarts de la diversité végétale aquatique des marais où elle pullule au détriment de nombreuses autres espèces...


Elle est aussi tristement célèbre pour disséminer un champignon parasite, qui affecte durement les écrevisses indigènes, et moins l'écrevisse de Louisiane, conduisant à la disparition des premières.

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Tout a fait mais comme le dis Arnaud que faire? Ecoutons l'éthique de l'homme ou écoutons le passé?

D'un coté certes nous avons introduit des especes dites nuisibles pour certaines, cependant, la "migration" d'espece n'est pas un mal elle peut permettre l'essort de nouvelles espece, augmentant le potentiel de variabilitée au sein des individus.
Le monde change en permanence, se battre contre cet invasion serait contraire a ce que l'histoire de la vie nous a appris. Ce qui en soit peut se faire sans bien ou mal.
Personelement je pense qu'on devrait laisser faire, aprés tout nous ne tuons pas des etres humains parce qu'ils changent de lieu géographique et s'y reproduise a grande allure.
Personne ne nous a mis un coup de pied au derriere lorsque nous avons peuplé tout les continents. Ces écrevisse ne sont pas une menace pour l'homme. C'est pour eux une aubaine, un chance de voir apparaitre une plus grande variabilitée.
Peut importe le choix que feront nos politiciens il en sera ainsi et je ne le critiquerai pas. Nous faisons aussi partit de cette biodiversité, donc peut importe.

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Encore un exemple d'invasion biologique: le rat et une île australienne. Du coup, pour s'en débarasser, ils comptent bombarder l'île en 2012 d'apâts empoisonnés, après avoir mis les espèces locales en sûreté...

Les rats exclus du Paradis

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Autre exemple: Invasion de la carpe asiatique aux Etats-Unis : des grands lacs à la Cour Suprême

Répertoriés comme espèce invasive, ces poissons auraient récemment été détectés dans le lac Michigan, colonisant ainsi de nouveaux milieux. Se reproduisant rapidement et s'adaptant facilement à de nouveaux écosystèmes, les carpes asiatiques menaceraient les pêcheries des grands lacs ainsi que la survie des espèces endémiques.

Les autorités ont opté pour l'installation de deux barrières électriques le long du canal de Chicago, seul point de jonction entre le Mississipi et les grands lacs.". Cette solution technique, mise en place en 2004 et représentant un coût de 9 millions de dollars, permettait ainsi de conserver les transports fluviaux tout en assurant un contrôle des espèces remontant le Mississipi.

Les carpes asiatiques ont néanmoins eu raison des barrières électriques. Ces résultats ont déclenché la panique au sein des pêcheries des grands lacs, qui représentent une industrie de 7 milliards de dollars. Par un lobbying auprès du gouvernement de l'Illinois, ces industries ont obtenu le droit de déverser 8 mètres cubes de roténone dans le Canal. La roténone, molécule chimique non toxique chez l'homme, est considérée comme mortelle pour certaines espèces animales dont les poissons. Suite à l'application de ce produit, 80 tonnes de poissons morts ont été ramassées aux alentours pour seulement une carpe retrouvée morte au niveau de la barrière...

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Les écrevisses de louisiannes ne sont pas les seules.

C'est tout un cortège.

D'abord l'écrevisse turque, porteuse de la peste de l'écrevisse, introduite parce que nos Astacus diminuaient dangerusement. donc on a des colonies de Leptodactylus.

ensuite l'orconectes ou écrevisse américaine banale, qui est maintenant disséminée partout.

Puis l'écrevisse de louisianne, Procambarus connue pour faire d'énormes terriers.

Enfin remplaçant petit à petit nos Astacus les Pacifastacus ou écrevisse de californie, qui sont grandes comme de petits homards et introduites pour le plaisir des gourmets.

A côté de cela nos pettes rouges et pattes blanches collapse complêtement à cause de la pollution des eaux des ruisseaux alors que les allochtones sont beaucoup plus pollurésistantes.