Re: les idées anciennes ont la vie dure!

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Captbot a en partie raison à propos de l'instinct; je pense que de nombreux comportements (y compris chez les animaux dits "supérieurs") sont d'origine génétique. La preuve avec deux espèces de perruches qui ont chacune un comportement particulier dans la récolte de feuilles pour le nid. Quand on croise les deux espèces, les hybrides essaient d'appliquer en même temps les deux manières de récolter les feuilles, ce qui n'est pas très efficace il faut avouer. Je ne vois pas comment expliquer ce comportement chez l'hybride si ce n'est par un comportement de récolte qui est dirigé par la génétique de l'individu.
Je pense donc que de nombreux comportements ont effectivement une origine génétique, même des comportements réputés complexes.

Là où je ne suis plus d'accord c'est à propos des herbivores. Dire qu'être herbivore c'est simple il suffit de se baisser pour bouffer alors que le prédateur doit d'office élaborer des stratégies, c'est fort réducteur comme approche. D'abord un herbivore ne se contente souvent pas de simplement avaler tout ce qui passe à sa portée, et puis il ne faut pas oublier qu'il ne va pas non plus se laisser facilement manger par les prédateurs. Les herbivores montrent des comportements qui tendent à éviter la prédation, que ce soit en s'associant avec d'autres congénères ou d'autres espèces, et en adoptant divers comportements (structure sociale, regroupement et surveillance organisés,...) qui minimisent le risque de prédation. Et il s'agit de comportement souvent complexe.
A l'inverse on pourrait dire que le prédateur se contente d'attraper ou d'essayer d'attraper tout ce qui passe à sa portée. Après tout, je ne fais là qu'appliquer le raisonnement basique que vous utilisez pour les herbivores.

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Le post est très long à lire mais intéressant.

merci tiki, ca c'est une reconnaissance de ta part tu sais maintenant vraiment ce que je pense.

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Citation de Tikémi: Quand on croise les deux espèces, les hybrides essaient d'appliquer en même temps les deux manières de récolter les feuilles, ce qui n'est pas très efficace il faut avouer. Je ne vois pas comment expliquer ce comportement chez l'hybride si ce n'est par un comportement de récolte qui est dirigé par la génétique de l'individu.

Tu ne précises pas comment s'est déroulée l'éducation de ces hybrides: si les parents des hybrides appartiennent aux 2 espèces et qu'ils ont élevé leurs petits, ça n'a rien d'étonnant que les jeunes aient appris les 2 comportements

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Tout ça est logique finalement : tout animal cherche à s'adapter à son milieu en élaborant des stratégies différentes, chacun ayant sa propre technique. Il n'y a pas de bonne ou mauvaise technique...
Je suis d'accord avec le fait que les herbivores ne sont pas débile mais (eh oui il ya un mais ) j'ai vu une émision (je ne sais plus laquelle) où l'on parlait d'hommes préhistoriques préférant se nourrir de fruits et d'autres préférant la chasse. Ceux préférant les fruits disparurent laissant la place à ceux qui préféraient chasser. Il semblerait selon les scientifiques que ceux qui chassaientauraient eu de la protéine animale permettant un développement plus rapide du cerveau. Après je suis pas un spécialiste et je ne sais pas quoi en penser

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Citation de Webmaster:
Citation de Tikémi: Quand on croise les deux espèces, les hybrides essaient d'appliquer en même temps les deux manières de récolter les feuilles, ce qui n'est pas très efficace il faut avouer. Je ne vois pas comment expliquer ce comportement chez l'hybride si ce n'est par un comportement de récolte qui est dirigé par la génétique de l'individu.

Tu ne précises pas comment s'est déroulée l'éducation de ces hybrides: si les parents des hybrides appartiennent aux 2 espèces et qu'ils ont élevé leurs petits, ça n'a rien d'étonnant que les jeunes aient appris les 2 comportements


Bon alors je t'ai retrouvé l'exemple, dans le Biologie de Campbell (Editions DeBoeck Université, 1ère édition), une référence en bio, que tu as probablement chez toi.

On a donc croisé des Agapornis fischeri (Inséparables de Fischer) avec des A. roseicollis (Inséparables à face rose). Chez A. fischeri, les femelles font de longues bandes qu'elles transportent dans leur bec; chez A. roseicollis, elles coupent de courtes bandes qu'elles transportent sous les plumes du croupion.
Les deux espèces étroitement apparentées ont été expérimentalement croisées. Les femelles hybrides avaient un comportement qui se situait à mi-chemin entre ceux des espèces parentales. Elles formaient des bandes de longueur moyenne et, plus étonnant, elles les manipulaient de manière intermédiaire. Généralement elles tentaient de les fixer à leur croupion. Dans certains cas, elles tournaient la tête et commençaient à enfouir les bandes sous leurs plumes, mais elles ne les lâchaient pas. Dans d'autres cas, elles manipulaient ou inséraient les bandes de manière incorrecte ou les laissaient carrément tomber. Elles étaient à peu près incapables de transporter les bandes de cette façon. Avec le temps, elles apprirent à les porter dans leur bec.
Quelques années plus tard, les femelles tournaient encore la tête vers le croupion avant de s'envoler avec une bande dans le bec.

A noter que ce sont les femelles qui construisent le nid, donc si c'était du pur apprentissage, les hybrides se contenteraient d'imiter la technique de leur mère. Ces observations démontrent que les différences phénotypiques entre les comportements des 2 espèces reposent sur des différences génotypiques. Elles révèlent également que l'expérience peut modifier le comportement inné : en effet, les hybrides ont appris à transporter les bandes.

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D'un autre côté chez certaines es^èce d'oiseaus il y a un mélange des deux!
Les oiseaux satins a berceaux fabriquent des berceaux d'instinct, mais la façon de les rendre attrayant est calqué sur l'observation des autres individus plus âgés semble t'il!

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Et pourquoi pas ? Je ne dis pas le contraire; je voulais seulement montrer que des comportements très complexes peuvent avoir une base génétique forte, et qu'il ne s'agit pas toujours "d'intelligence" pure et dure.

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Moi non plus je donne seulement un exemple de plus illustrant ce que u dis plus une autre possibilité.

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Je me souviens aussi d'un exemple avec les drosophiles, que j'avais vu au lycée.
Pour ces petites mouches, la parade nuptiale (danse indispensable avant l'accouplement), est complètement contrôlée par plusieurs gènes.

Une petite mutation suffisait à arrêter la mouche de danser correctement et donc de pouvoir s'accoupler.
Il a même été possible de transférer les gènes du comportement sexuel femelle à des mâles. Résultat: les autres mâles normaux croyaient avoir affaire à des femelles et tentaient de s'accoupler avec eux

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L'homosexualité chez les insectes vue par la science

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Citation de Webmaster: Je me souviens aussi d'un exemple avec les drosophiles, que j'avais vu au lycée.
Pour ces petites mouches, la parade nuptiale (danse indispensable avant l'accouplement), est complètement contrôlée par plusieurs gènes.

Une petite mutation suffisait à arrêter la mouche de danser correctement et donc de pouvoir s'accoupler.
Il a même été possible de transférer les gènes du comportement sexuel femelle à des mâles. Résultat: les autres mâles normaux croyaient avoir affaire à des femelles et tentaient de s'accoupler avec eux


Lol !!!

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Je voudrais rappeler quelques grands traits de l'anatomie comparée de l'encéphale chez les vertébrés pour alimenter le débat. Le cerveau est un centre intégrateur c'est à dire qu'il traite l'information qu'il reçoit en provenance de différentes sources : les organes des sens par exemple et produit une réponse (pour faire simple). Chez les poissons l'info est traité dans un seul centre le paleopalium. Chez les reptiles (non archosaures) et les batraciens s'ajoute 2 nouveaux centres l'archipalium (hémisphéres cérébraux) et le noyau basal. Les traitements et les comportements (générés par le noyau basal) sont plus complexes.. Chez les mamiféres une nouvelle structure apparait : le néopalium (hémisphéres cérébraux) qui double voir court circuite les comportements engendrés par le noyau basal. Curieusement un néopalium réduit existe chez les crocodiliens mais le noyau basal garde les commandes. Chez les oiseaux le fort développement cérébral est du au noyau basal.