Sinophoneus (décrit en 1996) et Stenocybus (décrit en 1997) sont les seuls dinocéphales connus en Chine. En 2011, Christian Kammerer dans sa révision systématique des Antéosaures (les dinocéphales carnivores) avait conclu à une synonymie entre ces deux genres, les deux spécimens connus de Stenocybus (crâne de 12 cm pour le spécimen le plus complet) correspondant à des juvéniles du Sinophoneus (connu que par un crâne de 32 cm d'un spécimen adulte ou subadulte). Jun Liu, à partir de l'étude des spécimens précités mais aussi de sept nouveaux crânes provenant de la même localité et représentant divers stades ontogénétiques (mais aucuns spécimens adultes), vient confirmer cette interprétation. On avait déjà constaté que les antéosaures étaient les thérapsides qui évoquaient le plus les "pélycosaures" Sphenacodontidae (comme Dimetrodon) par la morphologie générale du squelette postcrânien (les membres des antéosaures étant tout de même plus redressés et plus robustes que ceux des sphénacontontides). La série ontogénétique incomplète connue chez Sinophoneus montre également que chez cet antéosaure, la morphologie crânienne des premiers stades juvéniles est d'aspect très "sphenacodontienne" avec un crâne haut et étroit, un toit crânien non épaissi et des fosses temporales plus petites que l'orbite. Dans les stades ultérieurs, le crâne devient plus large, plus bas, et les fosses temporales s'agrandissent et s'étendent vers la région sous-orbitaire comme chez les autres antéosaures. Les os au-dessus de l'orbite sont pachyostosés chez l'adulte.

