En 2019, Lee Rozada a soutenu une thèse sur le fameux site d'Angeac-Charente.
Il y notait notamment la présence d'"une nouvelle espèce d’ornithomimosaure non-ornithomimidé, dont de nombreux restent résultent d’une mort en masse d’un troupeau multigénérationnel dominé par des juvéniles et subadultes. D’abondants restes de sauropodes ont été transportés sur une plus ou moins grande distance avant d’être déposés sur le site. De nombreuses traces de morsure à la surface des restes de carapaces appartenant à plusieurs individus de tortues Pleurosternon bullockii résultent du comportement de prédation du crocodylomorphe Goniopholis, avec l’utilisation de la technique « casse-noix ». Les modifications osseuses post-dépositionnelles, comme la désarticulation, les déplacements, réorientations, fractures et traces de surface, résultent principalement de l’intense piétinement par les dinosaures."
Référence: Taphonomy of the assemblage of vertebrate fossil macroremains of the Lagerstätte of Angeac-Charente (Lower Cretaceous, Charente, France) = Taphonomie de l'assemblage de macrorestes fossiles de vertébrés du Lagerstätte d'Angeac-Charente (Crétacé inférieur, Charente, France). Lee Rozada. Paléontologie. Muséum national d'histoire naturelle - MNHN PARIS, 2019-06-04. Lien.
Il y a quelques jours, c'est un article de synthèse sur ce gisement qui est paru en ligne:
A Lower Cretaceous Lagerstätte from France: a taphonomic overview of the Angeac‐Charente vertebrate assemblage. Lee Rozada, Ronan Allain, Romain Vullo et al. Lethaia. Online version: 23 January 2021. https://doi.org/10.1111/let.12394
Pour résumer, le site d'Angeac-Charente est bien un bonebed, un gisement où ont été retrouvés accumulés en masse des milliers d'ossements. L'intérêt est qu'il s'agit ici d'une période peu connue en Europe (Crétacé inférieur, plus précisément Berriasien-début du Valanginien, soit entre 145 et 135 millions d'années) et que le milieu de dépôt, un milieu marécageux, a permis la conservation des squelettes et de nombreuses traces d'activité (prédation, empreintes de pas, piétinements, etc.).
Le site a été fouillé pendant près d'une dizaine d'années et la récolte a été bonne: une centaine d'espèces, dont 16 de vertébrés avec des macrorestes, 22 espèces vertébrés parmi les microrestes, au moins 10 types de coprolites de vertébrés, de nombreuses traces de pas de sauropodes et de stégosaures, etc. La flore n'est pas en reste, c'est donc tout un écosystème qui a été fossilisé, comme figé dans le temps.
* Quelques informations sur les découvertes d'Angeac dans l'émission radio de cette semaine, la Méthode Scientifique, chez France Inter: Dinosaures, les rois maudits, avec Ronan Allain et Eric Buffetaut (podcastable).
* Déjà publié précédemment sur Futura-Sciences: Le site d'Angeac regorge de dinosaures, une mine d’or pour les paléontologues
* Angeac dans l'émission C'est toujours pas sorcier S1 E5 : Que reste-t-il des dinosaures ?
* Fil de discussion dédié au gisement d'Angeac.
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Edité le 05/07/2024 à 19:09 par Webmaster
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Nouveau dinosaure: Dzharatitanis kingi (gen. & sp. nov.)
L'espèce est basée sur une unique vertèbre caudale (USNM 538127), trouvée en 1997 dans la formation Bissekty (Ouzbekistan), qui date du Crétacé sup. (Turonien, donc de 94 à 90 Ma). Cette formation a déjà livré par le passé un titanosaure indéterminé.
L'analyse phylogénétique semble placer cette nouvelle espèce au sein des Rebbachisaurinae. Il s'agirait donc du 1er Rebbachisauridae d'Asie et l'un des plus jeunes de ce groupe. Les caractéristiques de la vertèbre suggèrent que Dzharatitanis pourrait être dérivé d'espèces européennes comme Demandasaurus.
Etymologie: Le nom de genre provient de la localité où a été découvert l'ossement (Dzharakuduk) et du grec titan. Le nom d'espèce est dédié en hommage au Dr. Christopher King (1943–2015), pour ses travaux sur la géologie d'Asie centrale.
Référence: Alexander Averianov and Hans-Dieter Sues (2021). First Rebbachisaurid Sauropod Dinosaur from Asia. PLoS ONE. 16(2): e0246620.
L'espèce est basée sur une unique vertèbre caudale (USNM 538127), trouvée en 1997 dans la formation Bissekty (Ouzbekistan), qui date du Crétacé sup. (Turonien, donc de 94 à 90 Ma). Cette formation a déjà livré par le passé un titanosaure indéterminé.
L'analyse phylogénétique semble placer cette nouvelle espèce au sein des Rebbachisaurinae. Il s'agirait donc du 1er Rebbachisauridae d'Asie et l'un des plus jeunes de ce groupe. Les caractéristiques de la vertèbre suggèrent que Dzharatitanis pourrait être dérivé d'espèces européennes comme Demandasaurus.
Etymologie: Le nom de genre provient de la localité où a été découvert l'ossement (Dzharakuduk) et du grec titan. Le nom d'espèce est dédié en hommage au Dr. Christopher King (1943–2015), pour ses travaux sur la géologie d'Asie centrale.
Référence: Alexander Averianov and Hans-Dieter Sues (2021). First Rebbachisaurid Sauropod Dinosaur from Asia. PLoS ONE. 16(2): e0246620.
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Découverte de la plus petite empreinte fossile d’un bébé stégosaure
Elle correspond à l'ichnogenre Deltapodus et mesure à peine 6 cm de long. Elle a été trouvée sur un site à empreintes de plus grands individus, en Chine, dans la province du Xinjian, qui date du Crétacé inf.
Les empreintes des adultes mesurent 30 cm de long. Outre sa taille, celle de ce bébé s'en distingue par la forme, montrant que ce petit dinosaure se déplaçait avec le talon soulevé du sol, un peu comme le font aujourd’hui les oiseaux ou les chats.
On ne sait pas pourquoi il y a très peu d'empreintes de stégosaures juvéniles contrairement aux adultes, sans doute parce qu'elles sont plus difficiles à trouver, mais sans doute aussi parce que les très jeunes individus ne devaient pas se déplacer avec les troupeaux d'adultes.
Reconstitution du paléoenvironnement il y a 110 Ma. Image: Kaitoge
Référence: Stegosaur track assemblage from Xinjiang, China, featuring the smallest known stegosaur record. LIDA XING et al. PALAIOS (2021) 36 (2): 68–76. DOI: 10.2110/palo.2020.036.
Elle correspond à l'ichnogenre Deltapodus et mesure à peine 6 cm de long. Elle a été trouvée sur un site à empreintes de plus grands individus, en Chine, dans la province du Xinjian, qui date du Crétacé inf.
Les empreintes des adultes mesurent 30 cm de long. Outre sa taille, celle de ce bébé s'en distingue par la forme, montrant que ce petit dinosaure se déplaçait avec le talon soulevé du sol, un peu comme le font aujourd’hui les oiseaux ou les chats.
On ne sait pas pourquoi il y a très peu d'empreintes de stégosaures juvéniles contrairement aux adultes, sans doute parce qu'elles sont plus difficiles à trouver, mais sans doute aussi parce que les très jeunes individus ne devaient pas se déplacer avec les troupeaux d'adultes.
Reconstitution du paléoenvironnement il y a 110 Ma. Image: Kaitoge
Référence: Stegosaur track assemblage from Xinjiang, China, featuring the smallest known stegosaur record. LIDA XING et al. PALAIOS (2021) 36 (2): 68–76. DOI: 10.2110/palo.2020.036.