Définition (Sereno, 2005)

  • Taxon : Carcharodontosauridae
  • Auteur : Stromer, 1931

Clade incluant Carcharodontosaurus saharicus (Deperet & Savornin, 1927) mais pas Allosaurus fragilis (Marsh 1877), Sinraptor dongi (Currie & Zhao, 1993) ni Passer domesticus (Linnaeus, 1758).

> Carcharodontosaurus saharicus < Allosaurus fragilis, Sinraptor dongi, Passer domesticus (Sereno, 2005).

Taxonomie

Un Carcharodontosauridae typique : Carcharodontosaurus.

Le taxon Carcharodontosauridae est, avec Allosauridae (Marsh, 1878) et Sinraptoridae Currie & Zhao, 1993), l’une des trois familles de Allosauroidea (Marsh, 1878).

On y trouve plusieurs espèces de grands prédateurs robustes tel les genres Acrocanthosaurus (Stovall & Langston, 1950), Carcharodontosaurus (Stromer, 1931) et Giganotosaurus (Coria & Salgado, 1995). Allosauroidea est couramment inclus dans Carnosauria (Huene, 1920), toutefois, Carnosauria est contesté en faveur d’Allosauroidea (Sereno, 2005).

Il semble que les membres de cette famille soient proches d’Allosaurus (Marsh, 1877), de Sinraptor (Currie & Zhao, 1994) et de Becklespinax (Olsehvsky, 1991), même probablement leurs descendants.

Les découvertes récentes de différents genres de Carcharodontosauridae précisent la classification intrafamiliale, ainsi, les scientifiques en ont crées une sous-famille incluant les genres les plus avancés (Coria & Currie, 2006).

 o Carcharodontosauridae (Stromer, 1931) 
 |--Neovenator salerii (Hutt, Martill & Barker, 1996)
 |--Acrocanthosaurus atokensis (Stovall & Langston, 1950)
 `--+-- "Sigilmassasaurus brevicollis" (Russel, 1996)
    |--o Genre Carcharodontosaurus (Stromer, 1931)
    |  |-- C. saharicus (Deperet & Savornin, 1927) 
    |  `-- C. iguidensis (Brusatte & Sereno, 2007)
    | 
    `--o Giganotosaurinae ( (Coria & Currie, 2006)
       |--Tyrannotitan chubutensis (Novas et al. 2005)
       `--+-- Giganotosaurus carolinii (Coria & Salgado, 1995)
          `-- Mapusaurus roseae (Coria & Currie, 2006)

Certains auteurs y incluent aussi "Megalosaurus" inexpectatus (Corro, 1966), Megaraptor namunhuaiquii (Novas, 1998) (syn. M. namuhualquii, Shreeve, 1997), Quilmesaurus curriei (Coria, 2001) et Bahariasaurus ingens (Stromer, 1934) (syn. famille Bahariasauridae (Huene, 1948).

Caractères descriptifs

Reconstitution du quelette de Giganotosaurus.

Les Carcharodontosauridae sont caractérisés par leurs grandes tailles (dépassant presque toujours dix mètres) retrouvables chez quelques autres familles du Jurassique supérieur (ex : Torvosauridae, Allosauridae) jusqu’au crétacé supérieur (Abelisauridae, Tyrannosauridae).

On retrouve des caractères communs à tous les Carnosauria, tels une large fenêtre antorbitale, des modifications au niveau des pattes et du pelvis.

Un autre caractère est la puissante mâchoire, armée de terribles dents, pouvant s’ouvrir largement, un cou puissant musclé permettait une morsure puissante, mais tout de même moins que chez Tyrannosaurus.

  • Selon Sereno, il existe huit caractères différents les Carcharodontosauridae des autres dinosaures :
    • Un large contact lacrymo-pros-orbitaire
    • Un pros-orbitaire à bourrelet sub-orbitaire
    • Un dentaire à extrémité antérieure renflée et quadratique
    • Un pied pubien atteignant 30% de la longueur du pubis
    • Une extension ventrale du basiphénoïde
    • Des centra-verticaux dépourvus d’élévation de leur face antérieure
    • Surface articulaire des centra-verticaux au moins 20% plus large que haute
    • Pleurocoeles caudaux rudimentaires
  • Quand à Holtz (2004), il existe cinq autres caractères :
    • Un ilion à lames pré- et postacé-tabulaires de longueur subégale
    • La présence d’un épaulement ventral du pédoncule pubien
    • Un pied pubien dépassant la moitié de la longueur de la diaphyse pubienne (caractère observé chez les Tyrannosauridae tardifs)
    • La perte de l’incision ventrale sur la partie distale de l’incision obturatrice ischiatique (caractère observés chez les Coelurosauria dérivés)
    • Un fémur à épicondyle mésial prononcé qui s’étend sur au moins ¼ de la diaphyse

Répartition

Reconstitution des têtes de Tyrannosaurus, d’Abelisaurus et de Giganotosaurus.

On retrouve surtout les Carcharodontosauridae en Afrique du Nord (Maroc, Algérie, Tunisie, Egypte, Niger, un spécimen est signalé en Ethiopie), en Amérique du Nord (Etats-Unis : Oklahoma, Texas, Arizona, Utah), et en Amérique du Sud (Argentine, Brésil), on les retrouves également en Europe (Espagne, Royaume-Unis, France), un spécimen est attesté au Japon (Chure et al. 1999), mais il semble que l’animal soit plus proche de Fukuiraptor kitadaniensis (Azuma & Currie, 2000), lui-même venant également de ce pays.

Il semble donc que les Carcharodontosauridae soient « dérivés » des autres Allosauroidea tel Allosaurus et Sinraptor, tous les deux du jurassique supérieur, respectivement d’Amérique du Nord (et d’Europe, Mateus et al. 2006) et de Chine, d’autres genres sont européens, tel Metriacanthosaurus (Walker, 1964), semblent encore plus proches. Becklespinax, d’Angleterre du crétacé inférieur, date à peu près de la même époque que Neovenator et Acrocanthosaurus, ce genre possède également des vertèbres développées, à l’instar d’Acrocanthosaurus, on peut donc supposer une certaine parenté.

On retrouve au milieu du crétacé des genres de Carcharodontosauridae en Afrique et déjà en Amérique du sud, ultime extension de leur aire de répartition, où ils s’y éteignirent à la fin du crétacé supérieur, il y a environ 70 millions d’années.

Comportement

Comportement grégaire chez Giganotosaurus.

On pense généralement que de si grands dinosaures carnivores se déplaçaient seul, ou en couple, mais la découverte dans les années 90 d’un « bonebed » comprenant 7 individus (voir 9) de tailles différentes comprises entre 5 et plus de 13 mètres de long ; décrit en 2006 par Coria et Currie, le genre, nommé Mapusaurus, semble être un descendant direct de Giganotosaurus.

Ce groupement de fossile s’avère être révélateur pour le comportement de ces géants, car jusqu’à lors, les scientifiques ne connaissaient que quelques groupements de ce genre, provenant d’Amérique du Nord, d’Albertosaurus (Alberta, 9 spécimens) (Currie, 2000) et de Daspletosaurus (Montana, 3 spécimens) (Currie et al. 2005), démontrant ainsi le grégarisme des Tyrannosauridae.

Les Carcharodontosauridae d’Argentine devaient donc probablement vivre en groupe, pour s’occuper de leurs petits et adopter une technique de chasse collective, par pouvoir abattre de grands dinosaures herbivores, tel les genres Argentinosaurus ou Antarctosaurus.

Sources et liens externes

  • Toutes les reconstitutions sont de M. Maingeot excepté la seconde (squelette) et la troisième (têtes) qui sont de Jorge Blanco.

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