De nouvelles découvertes réalisées par une équipe internationale de chercheurs menée par le géologue Paul Olsen, relancent l'hypothèse de la chute d'une météorite il y a 200 millions d'années, c'est-à-dire à la limite entre le Trias et le Jurassique. Ces scientifiques y voient un lien avec l'extinction massive des êtres vivants pendant cette période: 30% des animaux auraient disparu.
Quels sont les arguments des chercheurs?
* Une anomalie d'iridium a été mise en évidence dans des couches sédimentaires datées de - 200 millions d'années. La présence de ce métal très rare sur Terre ne peut s'expliquer que lors de grands épisodes volcaniques ou lors de l'impact avec un astéroïde ou une météorite.
* D'autre part, les chercheurs ont retrouvé des quartz choqués en Italie et une recrudescence des pollens de fougère, dont on sait qu'elles prennent de l'extension lors des périodes d'extinction massives des espèces.
La crise Trias-Jurassique pourrait ainsi s'expliquer soit par un impact météoritique, soit par une période d'intenses coulées volcaniques.
Quelles ont été les conséquences de cette crise sur les dinosaures?
L'étude d'empreintes de pas fossilisées laissées par différents vertébrés dans une région nord-américaine, dont les couches sédimentaires couvrent plusieurs millions d'années, a révélé que pendant les 10 000 ans qui ont suivi la période Trias-Jurassique, la diversité des dinosaures a, selon les chercheurs, connu une expansion, tandis que celle des autres espèces animales chutait. Parallèlement, la taille des empreintes de pas de dinosaures a augmenté de 20% et coïncidé avec l'apparition de gros dinosaures carnivores, comme Eubrontes giganteus.
Ainsi, les dinosaures auraient profité de cette crise, le hasard les rendant plus compétitifs vis-à-vis des autres animaux et notamment les reptiles mammaliens.
Ces travaux laissent perplexes plus d'un paléontologue, car l'étude n'a porté que sur des dinosaures carnivores et qu'il reste de nombreuses questions en suspens, comme les relations de cause à effet entre les événements géologiques et biologiques. De plus, pour confirmer l'existence d'un impact, il faudrait détecter des traces d'iridium ailleurs qu'en Amérique du Nord et trouver le cratère d'impact. Celui du Manicouagan (Canada) pourrait être un bon candidat, mais son âge estimé (214 millions d'années) ne collerait avec les faits qu'au prix d'une nouvelle datation.