By Robin R. Dawson, Daniel J. Field, Pincelli M. Hull, Darla K. Zelenitsky, François Therrien, Hagit P. Affek (2020)
Eggshell geochemistry reveals ancestral metabolic thermoregulation in Dinosauria. Science Advances Vol. 6, no. 7, eaax9361
DOI: 10.1126/sciadv.aax9361
https://advances.sciencemag.org/content/6/7/eaax9361
Une analyse géochimique sur les coquilles d'oeufs de dinosaures montre qu'ils étaient endothermes.
On avait déjà plusieurs indices suggérant que les dinosaures (non aviens) étaient endothermes, à l'instar des mammifères, des oiseaux et quelques autres vertébrés*. Notamment la disposition leurs vaisseaux sanguins autour des os, similaire à celle des mammifères et des oiseaux. Ici les auteurs ont analysé la coquille des œufs de trois espèces de dinosaures très éloignées les unes des autres: Maïasaura (Hadrosauridé), Magyarosaurus (titanosaure nain) et Troodon (théropode proche des coiseaux), tous du Crétacé supérieur.
L'étude a porté sur la composition du carbonate de calcium composant la coquille des œufs, en l’occurrence la composition isotopique du carbone et de l'oxygène. Pour rappel, les œufs formés dans un organisme à sang froid présentent un plus grand nombre de liaisons
13C-
18O que ceux issus d'un animal à sang chaud.
Pour les trois espèces étudiées, la température corporelle est estimée entre 35°C et 40°C. Pour éviter des biais possibles dus au climat (un animal ectotherme peut atteindre de telles températures corporelles s'il vit sous les tropiques, d'autant que la température était alors plus élevée qu'actuellement), ils ont étudié des dinosaures d'Amérique du Nord (Alberta) et estimé la température moyenne de cette région à 26°C. C'est donc bien par leur métabolisme propre que ces trois animaux maintenaient une telle température corporelle, ce qui confirme qu'ils étaient endothermes. Cela suggère une origine ancienne de l'homéothermie chez les dinosaures.
Une étude antérieure, portant également sur les coquilles d’œufs, avait cependant suggéré que si les titanosaures maintenaient une température corporelle élevée (plus de 37°C), celle de certains théropodes était intermédiaire (autour de 32°C). (Eagle
et al.,
Nature Comm., 2015:
https://www.nature.com/articles/ncomms9296)
*(A ce sujet voir le review récente d'un ancien dinonewseur:
https://royalsocietypublishing.org/doi/full/10.1098/rstb.2019.0136)