Bonapartenykus
Fiche descriptive
¤ Etymologie du nom: "Ce dinosaure est nommé d’après le nom d’un célèbre paléontologue argentin, José F. Bonaparte, et du suffixe Latin onykus, griffe (qui souligne l’appartenance de ce dinosaure aux Alvarezsauridae dont les représentants les plus dérivés ne possédaient qu’un seul doigt pourvu d’une grosse griffe à chaque main)."
¤ Position dans la classification: Coelurosauria - Alvarezsauridae - Patagonykinae
¤ Eres géologiques: Crétacé supérieur (Campanien supérieur-Maastrichtien inférieur : ~ 75 à 70 millions d’années)
¤ Taille estimée: ~ 2,50 m de long.
¤ Poids estimé:
¤ Régime alimentaire: carnivore
¤ Répartition géographique: Formation Allen, Salitral Ojo de Agua, province de Río Negro, Argentine.
¤ Découvert en:
Les différentes espèces
- Bonapartenykus ultimus (Agnolin, F.L. et al., 2012).
L’adjectif spécifique Latin ultimus (le dernier) se réfère au fait que ce théropode est le plus récent des Alvarezsauridae d’Amérique du sud.
Inventaire des fossiles retrouvés
- MPCA 1290 (Holotype), un squelette partiel mal conservé et érodé (composé d’une vertèbre dorsale médiane incomplète, le scapulocoracoïde gauche presque complet, le scapulocoracoïde droit fragmentaire, le tibia gauche incomplet, le fémur gauche incomplet, le pubis gauche presque complet articulé avec un fragment d’ilion, et une portion antérieure de la lame de l’ilion gauche) associé à deux œufs incomplets (ils montrent une érosion partielle).
- Spécimens référés : MGPIFD-GR 166 (une lame fragmentaire de la scapula gauche, un coracoïde gauche incomplet et une extrémité distale du pubis droit) ; et MGPIFD-GR 184 (quatre vertèbre cervicales et une vertèbre caudale) lesquels appartiendraient à un même individu.
Caractères propres à ce dinosaure
- Bonapartenykus est un théropode de la famille des Alvarezsauridae découvert dans la Formation Allen sur le site de Salitral Ojo de Agua (qui a aussi livré le mystérieux abélisaure Quilmesaurus). Bien qu’incomplet, les fossiles disponibles permettent d’estimer la taille de l’animal à environ 2,50 m de long, ce qui fait de lui le plus grand des alvarzsauridés. Il est également le représentant le plus récent de ce groupe en Amérique du Sud.
- Bonapartenykus est défini par l’association des caractères suivants : des vertèbres dorsales dont la lame spinopostzygapophyséale s'arrêtent brusquement au-dessus des postzygapophyses; une portion ventrale du coracoïde fortement déviée médialement et décorée avec de nombreuses rainures délicates (convergence avec Xixianykus) ; des scapulocoracoïdes fusionnés (convergence avec Ceratonykus) ; une scapula avec une très large encoche sur le bord postérieur de l'os, et ilion et un pubis fusionnés.
Des os et des oeufs
- L’holotype de Bonapartenykus fut retrouvé en compagnie de deux œufs reposant à moins de vingt centimètres des os du théropode. Ces œufs mesurent environ 7 cm de diamètre et plusieurs débris de coquilles du même type ont également été trouvé à proximité (ce sont peut être des fragments de la partie érodée des deux œufs). C’est la première fois que l’on identifie des oeufs d’Alvarezsauridae. Les œufs fossiles font l’objet d’une classification parallèle à celle des ossements et les œufs de Bonapartenykus présentent une microstructure inédite permettant d’identifier un nouveau oo-genre (Arriagadoolithus patagoniensis) et une nouvelle oo-famille (Arriagadoolithidae). Cette découverte a donc permis d’identifier le type d’œuf pondu par les Alvarezsauridae et aussi d’attribuer à ce groupe quatre œufs de l’oo-espèce Triprismatoolithus stephensi découverts dans la partie basale de la Formation Two Medicine dans le Montana aux USA (Jackson et Varrichio, 2010). L’arrangement pair des œufs dans le nid de divers théropodes (comme Troodon et certains Oviraptoridae) est interprété comme une preuve de l’existence de deux oviductes fonctionnels chez ces théropodes (Sabath, 1991; Varricchio et al., 1997). La préservation de deux œufs associé au squelette de Bonapartenykus implique que les femelles de cet alvarezsauridé auraient elles aussi possédaient deux oviductes fonctionnels. C’était probablement aussi le cas pour l’alvarezsauridé nord-américain propriétaire des œufs de l’oo-espèce Triprismatoolithus stephensi, lesquels sont connus par deux paires d’œufs découverts in situ.
Phylogénie et paléobiogéographie
- Agnolin et al. considèrent Bonapartenykus comme un Alvarezsauridae primitif proche du Patagonykus. Ces auteurs créent d’ailleurs pour eux le nouveau groupe des Patagonykinae. Il semble que les Alvarezsauridae sud-américains ne rassemblent que des formes plus basales que les Alvarezsauridae laurasiens que sont les Parvicursorinae. Ces derniers étaient nombreux et bien diversifiés en Asie (Albinykus, Ceratonykus, Linhenykus, Mononykus, Parvicursor, Shuvuuia et Xixianykus) et certains d’entre eux se sont par la suite répandus en Amérique du Nord (Albertonykus)
Publications
- Sabath, K., 1991. Upper Cretaceous amniotic eggs from the Gobi Desert. Acta Palaeontologica Polonica 36, 151e192.
- Varricchio, D.J., Jackson, F.D., Borkowski, J.J., Horner, J.R., 1997. Nest and egg clutches of the dinosaur Troodon formosus and the evolution of avian reproductive traits. Nature 385, 247e250.
- Jackson, F.D., Varricchio, D.J., 2010. Fossil eggs and eggshell from the lowermost Two Medicine Formation of Western Montana, Sevenmile Hill locality. Journal of Vertebrate Paleontology 30, 1142e1156.
- Agnolin, F.L., Powell, J.E., Novas, F.E., and Kundrát, M. (2012). New alvarezsaurid (Dinosauria, Theropoda) from uppermost Cretaceous of north-western Patagonia with associated eggs. Cretaceous Research 35: 33–56.
- Novas, F.E., Agnolin, F.L., Ezcurra, M.D., Porfiri, J., and Canale, J.L. (2013). Evolution of the carnivorous dinosaurs during the Cretaceous : the evidence from Patagonia. Cretaceous Research.