Juste un détail pour Skullkid77, je suis paléoanthropologue, spécialiste des dents de primates (morphologie 3D + microstructure et développement de l'émail), et je travaille à plein temps à l'ESRF. Bref, pour ceux qui n'avaient pas compris, je suis l'un des auteurs des papiers en question, d'où mon message.
Je vais clarifier un peu les choses. La tomographie a été inventée en 1976 (et a donné lieu à un prix Nobel). Les premières applications en paléontologie sont des années 80. La microtomographie (classique ou synchrotron) date des années 90. La première tomo en contraste de phase avec un rayonnement synchrotron date de 1996. Les premières manips sur des fossiles en utilisant un synchrotron (en l'occurrence l'ESRF) datent de 2000 (sur des dents de primates). La première tomo en contraste de phase sur des fossiles (toujours des dents de primates) date de 2001. La première mention de ces résultats est dans ma thèse de 2004. La première publi officielle est de 2005 sur des charophytes. La première manip sur des insectes est de 2003. Finalement, la première publi sur le contraste de phase pour détecter les insectes dans l'ambre opaque est de 2006.
Ensuite, un synchrotron est un accélérateur de particules (des électrons), une particule chargée accélérée déviée, perd de l'énergie sous la forme de lumière, le rayonnement synchrotron. Si l'énergie des électrons est suffisante, cette lumière peut se trouver dans la gamme des rayons X durs, qui permettent de faire de la microtomographie (comme par exemple à l'ESRF). Le contraste de phase vient de la cohérence partielle d'un faisceau de synchrotron. Ce n'est pas exactement comme un laser mais ça n'en est pas loin. En gros, les ondes arrivent sur l'objet en phase, et cet objet va déformer le front d'onde et créer des interférences dont le contraste sera d'autant plus fort que la distance entre l'objet et le détecteur sera grande. C'est ce qui permet la détection, puis l'imagerie 3D de ces insectes dans l'ambre.