Le sommet de cette formation a livré Eotriceratops xerinsularis qui a été daté assez précisément entre 68 et 67,6 millions d'années. Il s'agit à l'heure actuelle du seul dinosaure faisant le lien entre les faunes du Maastrichtien inférieur et du Maastrichtien supérieur en Amérique du Nord.
Comment expliquer le fait que la faune du Maastrichtien supérieur soit moins diversifiée et présente partout sur le continent ? Des facteurs écologiques et paléogéographiques (régression de la mer intérieure nord américaine) ont-ils pu jouer un rôle ?
La présence de grandes fenêtres dans la collerette de Torosaurus alors que Triceratops à une collerette totalement fermé (y compris chez de grands spécimens) pose des questions.
Parmi les autres Ceratopsidae du Maastrichtien supérieur, il y a le Nedoceratops hatcheri (ex Diceratops et ex Diceratus) du Wyoming, qui possède aussi des ouvertures dans la collerette (bien que plus petites) et est parfois considéré comme un Triceratops.
Nedoceratops hatcheri
Plus récemment vient d'être décrit Ojoceratops fowleri du Nouveau-Mexique, que certains considèrent déjà comme un probable Triceratops (auquel cas il s'agirait de la première mention de ce genre dans le sud des USA).
Ojoceratops fowleri
Enfin il y a aussi Eotriceratops xerinsularis qui est un peu plus ancien et qui, pour quelques paléontologues, pourrait simplement être une espèce plus ancienne de Triceratops (il deviendrait donc Triceratops xerinsularis).
A new ceratopsid dinosaur (Ornithischia) from the uppermost Horseshoe Canyon Formation (upper Maastrichtian), Alberta, Canada
Xiao-chun Wu, Donald B. Brinkman, David A. Eberth, and Dennis R. Braman
Résumé : Le squelette d'un nouveau dinosaure cératopsidé, l'Eotriceratops xerinsularis gen. et sp. nov., est décrit dans cet article. Il s'agit du premier squelette vertébré associé observé dans les 20 derniers mètres de la Formation de Horseshoe Canyon. L'Eotriceratops xerinsularis est un grand chasmosauriné qu'un ensemble unique de caractères des prémaxillaires, du centre de la corne nasale, de la frange squamosale et de l'épijugal distinguent d'autres chasmosaurinés. Parmi les caractères les plus saillants figurent un processus narial des prémaxillaires non renfoncé et extrêmement long, la présence d'époccipitaux en forme de fuseaux très allongés sur la frange squamosale, une fosse profonde et bien démarquée sur la surface antéroventrale de la frange squamosale, un épijugal fortement conique présentant un processus proximopostérieur prononcé et des facettes séparées en forme de fosse pour le jugal et le quadratojugal, et la présence d'une trace vasculaire oblique qui rejoint ventralement une trace vasculaire transversale sur la surface antérieure du centre de la corne nasale. L'analyse phylogénétique laisse croire que l'E. xerinsularis s'insère dans un clade qui comprend le Triceratops, le Diceratops et le Torosaurus, tous présents dans des dépôts du Maastrichtien tardif. Les 20 derniers mètres de la Formation de Horseshoe Canyon comprennent un intervalle riche en charbon (zone à charbon Carbon–Thompson; unité 5), précédemment affectée aux magnétochrons 31n et 30r du Maastrichtien supérieur, ainsi qu'à la sous-zone à miospores du Mancicorpus gibbus. Le spécimen de cératopsidé a été prélevé entre les filons de charbon Carbon et Thompson et, par conséquent, il en est déduit (1) qu'il proviendrait de la partie supérieure du magnétochron 31n et (2) que son âge serait de 67,6–68,0 Ma. De grands cératopsidés chasmosaurinés tels que le Triceratops et le Torosaurus n'ont pas été décrits auparavant dans la Formation de Horseshoe Canyon, le magnétochron 31n ou la sous-zone à miospores du M. gibbus. Ainsi, l'Eotriceratops est nettement plus vieux que tout autre cératopsidé du groupe des Triceratops et la découverte d'E. xerinsularis contribue à combler une lacune biostratigraphique entre les chasmosaurinés du Maastrichtien précoce et du Maastrichtien tardif.