
La Terre il y a 65 millions d'années, comme si vous y étiez.
Paléontologues amateurs, collectionneurs passionnés de dinosaures, Disney vous offre une synthèse jurassique en 3D. Avec ses "3,2 millions d'heures de traitement de données numériques", Dinosaure se présente avant tout comme une éblouissante prouesse technique.
La scène d'ouverture est tout bonnement à couper le souffle: passant de bec d'Oviraptor en griffes de Ptéranodon, un uf de dinosaure, abandonné par sa maman, survole vallées, falaises et océans à la beauté originelle, où les reptiles règnent en maîtres.
Ainsi, les vues aériennes de troupeaux de dinosaures en train de paître offrent aux spectateurs un véritable safari préhistorique. Réalisme bluffant (attention aux cauchemars pour les tous-petits) jusque dans chacun des trente personnages, dessiné et animé écaille par écaille et dent pour dent par les animateurs Disney, suivant les indications précises de paléontologues renommés.
Car, voyez-vous, un Styrachosaure ne se meut pas comme un Iguanodon et un Carnotaure réussit beaucoup moins bien les clins d'il qu'un Brachiosaure.
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Et l'histoire dans tout ça? On l'oublierait presque. Le petit Iguanodon qui sortira de l'uf deviendra Aladar, un grand dadais idéaliste, élevé par un groupe de lémuriens dont les facéties n'ont rien d'inédit (on apréciera tout de même le doublage très hip-hop de l'un d'eux par Djamel).
Quand une météorite réduira en miettes leur île (magnifique feu d'artifice apocalyptique, mais qui ne correspond pas à la fameuse météorite qui extermina les dinosaures), la petite troupe sera contrainte de s'intégrer à une horde de dinosaures en route vers une terre verte et promise.

Et Aladar, en Moïse des dinosaures, leur fera comprendre que la survie à cet éprouvant trajet dépend de leur entraide mutuelle...

L'originalité scénaristique n'est donc pas le meilleur atout de ce Bambi à la sauce préhistorique. Disney a toujours fait parler et philosopher ses "héros" à quatres pattes comme les humains. Anthropomorphisme de charmant aloi pour des faons, des lapins et des petites souris, mais moins emballant pour ces géants d'un autre âge, qui, à cause de mièvres dialogues, perdent une part de leur superbe. Qu'importe. Les adultes tiqueront, sans doute, sur ces quelques négligences, mais ouvriront d'aussi grands yeux que les plus jeunes devant cette superproduction antédiluvienne.
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© Copyright Arnaud Salomé - Octobre 2001 - |