Anhanguera
Fiche descriptive
¤ Etymologie du nom: "vieux diable"
¤ Position dans la classification: Ornithocheiridae
¤ Eres géologiques: Crétacé inférieur (Aptien-Albien)
¤ Taille estimée: 4.15 m d'envergure
¤ Poids estimé:
¤ Régime alimentaire: piscivore
¤ Répartition géographique: Brésil, Angleterre
¤ Découvert en: décrit par Campos & Kellner en 1985
Les différentes espèces
- A. santanae Wellnhofer, 1985 (type)
- A. blittersdorfi Campos & Kellner, 1985
- A. piscator Kellner & Tomida, 2000
- A. cuvieri (Bowerbank vide Seeley, 1865) Unwin et al., 2000
- A. fittoni (Owen, 1859) Unwin et al., 2000
Inventaire des fossiles retrouvés
Ce genre est un des ornithocheiridae les mieux connu. On dispose d'un squelette partiel d' Anhanguera santanae (AMNH 22555) comprenant un crâne quasiment complet à l'exception des dents, les vertèbres cervicales, la colonne vertébrale complète en articulation en deux blocs (celle-ci se trouvait dans deux nodules différents, le premier: la ceinture scapulaire et la colonne vertébrale thoracique, le second: la ceinture pelvienne et les vertèbres sacrées), on dispose également de certains éléments des bras. Le second anhangueridae le mieux connu est Anhanguera piscator ( NSM-PV 19892) parfois placé dans le genre Coloborhynchus (Veldmeijer, 2006). Le fossile comporte un crâne très bien préservé en trois dimensions (caractéristique des fossiles de la formation Santana) même si certains éléments crâniens sont déplacés indiquant que les sutures n'étaient pas totalement fermées et que ce spécimen, malgré sa forte taille était jeune au moment de sa mort. Mort survenue dans sa jeunesse peut être à cause d'une grave infection que l'on peut voir sur la partie labio-caudale de la mandibule inférieure. On peut aussi ajouter deux cal osseux sur deux côtes indiquant des fractures consolidées. Le squelette appendiculaire est aussi très bien documenté ainsi que le bras gauche, presque complet à l'exception des trois quart de la première phalange du doigt 4 et des trois autres phalanges. Le bras droit est lui limité à l'extrémité distale du radius et de l'ulna, ainsi que des syncarpaux, du ptéroïde et de la partie proximale du métacarpien 4, de la plus grande partie de la phalange 2 et 3 du doigt 4, ainsi que la phalange 4 du doigt 4. Les membres inférieurs sont aussi bien préservés. Détail intéressant, les vertèbres caudales sont elles aussi préservées, ce qui permet de mieux connaître la queue des pterodactyloïdes. Enfin on dispose de deux crâne de Anhanguera blittersdorffi (MN 4805-V, n. 40 Pz–DBAV–UERJ) eux aussi complets à l'exception des dents et des mâchoires inférieures.
Caractères propres à ce reptile volant
Les fossiles de Anhanguera ont été découverts dans la formation Santana au Brésil. Ce ptérosaure est étroitement lié à Ornithocheirus.
Reconstitutions de la vie de ce reptile volant
Anhanguera est un ornithocheiridae dérivé. Il semble que ce groupe de pterodactyloïde se soit engagé dans une voie de plus en plus "aérienne".
Les premiers Ornithocheiridae, les Istiodactylidae présentaient déjà des proportions semblables mais avec des crânes très différents. Ces animaux sont dotés d'ailes immenses. Leurs membres postérieurs semblent eux étonnement atrophiés, même si ils restent fonctionnels pour la marché quadrupède. Il ne fait aucun doute que ces animaux étaient plus aériens que terrestres. Leur squelette est très fortement pneumatisé, bien plus que chez les Dsungaripteridea et les Ctenochasmatidae mais moins que chez les Neoazhdarchidae. Il a été noté que des sacs aériens devaient soutenir la respiration de ces animaux très actifs aussi bien dans la zone cervicale que dans les zones thoraciques (haut thoracique, médio thoracique, abdominale). Par ailleurs les os présentent des parois très fines et sont renforcés par des ponts osseux très résistants les trabeculae. Le corps est très réduit et ne mesure même pas la moitié de la longueur du crâne. Les insertions musculaires indiquent cependant que celui-ci était très musclé. Les vertèbres cervicales sont courtes et d'aspect robuste. Les épines neurales, indiquent que de puissants muscles devaient courir le long de la partie dorsale du cou. Celui-ci pouvait se mouvoir dans toutes les direction mais pas avec la même amplitude. Il semble que c'est en flexion vers le bas que la plus grande amplitude était atteinte. Elle était en revanche limitée vers le haut et sur les côtés (l' imbrication des pré et postzygapophyses limitant les mouvements). Ce cou court et musclé permettait de soutenir une tête énorme comparativement au reste. Cette tête est pourtant un superbe trompe l'oeil. La plus grande longueur est constitué du rostre, après celui-ci le crâne est allégé par de multiples ouvertures (fenêtre nasoantéorbitaire, orbite, fenêtre temporale supérieure et inférieure, fenêtres palatines, fenêtre choanae, fenêtre interptérygoïde, fenêtre craneo-quadrate). Même le rostre qui semble massif est en réalité parcouru par de très grands sinus.
Les dents sont elles aussi singulières, elles sont plus hautes et moins spécialisés que celles des Istiodactylidae ancestraux et moins fines et haute que chez les Boreopteridae. Elles sont assez massives tout en ayant une couronne haute , légèrement courbe caudalement. Elles présentent des stries longitudinales. Les spécimens observés montrent qu'elles s'usaient par la pointe, indiquant que leur rôle était souvent d'impacter avec la nourriture potentielle. Leur disposition est elle aussi singulière. Elles sont projetées en avant dans la partie rostrale et presque droites dès la 5 ème dents (la première dent maxillaire). Leur taille varie aussi tout le long de la rangée. Les plus grosses sont les 4 dents prémaxillaires ensuite viennent 2 ou trois plus petites dents maxillaires, puis une dent maxillaire dont la taille et le diamètre est comparable à la taille et au diamètre des 4 premières dents prémaxillaires puis elles décroissent lentement vers la fin de la série.
Les scans de l'intérieur du crâne de AMNH 22555 ont révélé que les Anhanguera avaient des flocculi extrêmement développés. Cette partie du cerveau est dévolue à la perception du monde extérieur et elle présente un développement qu'on ne peut voir sur aucun autre animal vivant ou disparu. Cela semble indiquer que ces animaux avaient une perception très nette de l'environnement dans lequel ils évoluaient. L'appareil vestibulaire est lui aussi bien développé ce qui semble montrer un excellent équilibre et une très bonne perception des mouvements de leur corps dans leur espace.
Que déduire de tout cela:
D'abord les aptitudes aériennes semblent démontrer que ces animaux étaient de très bons voiliers ayant des capacités comparables sinon supérieures aux oiseaux pratiquant le "soaring" comme les albatros et les frégates. Les longues ailes étroites devaient faire merveille pour glisser sur les courants aériens se créant à la limite de la crête des vagues. L'anatomie du rostre donne leur régime alimentaire. En effet les dents du haut viennent s'imbriquer dans les diastèmes de la mâchoire inférieure, formant une sorte de cage lorsque l'animal ferme la bouche. Les animaux qui présentent ce type de conformation sont presque toujours des piscivores. Les Anhangueridae avaient un rostre long, élargi en rosette à l'extrémité, des dents projetées en avant, des dents longues et étroites s'imbriquant dans les diastèmes de la mâchoire correspondante. Leur cou court et puissant devait permettre à ces animaux de venir se nourrir à la limite de leur milieu en "pitchant" leur nourriture à la surface de la mer comme le font de nombreux oiseaux de mer actuels. Attention vu l'anatomie de leur rostre une stratégie basée sur le "skimming" est peu probable (résistance de l'eau à cause de la forme en rosette de l'extrémité du rostre).
Galerie d'images
Actualités de ce reptile volant
Publications
- Campos D. A. & Kellner A. W. A. 1985, "Panorama of the Flying Reptiles Study in Brazil and South America (Pterosauria/ Pterodactyloidea/ Anhangueridae)", Anais da Academia Brasileira Ciencias, 1985,57(4):141–142 & 453-466
- Campos, D. de A. & Kellner, A. W. 1985, Un novo exemplar de Anhanguera blittersdorffi (Reptilia, Pterosauria) da formaçao Santana, Cretaceo Inferior do Nordeste do Brasil. In Congresso Brasileiro de Paleontologia, Rio de Janeiro, Resumos, p. 13.
- Kellner, A.W.A. and Tomida, Y. (2000). "Description of a new species of Anhangueridae (Pterodactyloidea) with comments on the pterosaurfauna from the Santana Formation (Aptian–Albian), northeastern Brazil." Tokyo, National Science Museum (National Science Museum Monographs, 17).
- Witmer, L.M., Chatterjee, S., Franzosa, J. and Rowe, T. (2003). "Neuroanatomy of flying reptiles and implications for flight, posture and behaviour." Nature, 425(6961): 950-954.
- Veldmeijer, A.J. (2003). "Description of Coloborhynchus spielbergi sp. nov. (Pterodactyloidea) from the Albian (Lower Cretaceous) of Brazil." Scripta Geologica, 125: 35-139.