Sang chaud ou sang froid ?
Les animaux dits à "sang chaud" (endothermes, comme les mammifères et les oiseaux actuels) ont un mécanisme de régulation de leur température grâce à leur métabolisme, au contraire des animaux dits à "sang froid" (ectothermes, comme les reptiles actuels) qui possèdent une température dépendant de la température extérieure.
Le problème de la physiologie des dinosaures ("sang chaud" ou "sang froid") n'est pas encore complètement résolu. Il est à peu près certain que les dinosaures n'étaient pas simplement des équivalents des reptiles actuels, et que leur métabolisme leur permettait certainement d'être plus actifs que ces derniers en dépit des fluctuations de température. Mais peut-être avaient-ils une physiologie qui n'a plus d'équivalent dans la nature actuelle, et qui sera donc difficile à reconstituer.
Les arguments utilisés dans ce débat sont divers:
- anatomie: la posture des dinosaures, d'après la forme de leurs membres, suggère des animaux actifs capables de se déplacer rapidement.
- histologie: l'étude du tissu osseux des dinosaures suggère un type de croissance plus proche des animaux à sang chaud que des animaux à sang froid (mais ce point est discuté et est très variable d'une espèce à l'autre).
- étude des empreintes de pas, qui suggèrent que certains dinosaures avaient des comportements sociaux assez complexes, rappelant ceux des animaux à sang chaud (vie en groupe, etc.).
- présence de plumes chez certains dinosaures, ce qui fait penser que leur physiologie était proche de celle des oiseaux. D'ailleurs, certaines plumes présents chez des dinosaures qui étaient incapables de voler ressemblent aux plumes de duvet des poussins actuels, avec une rôle évident de régulation thermique.
Un argument intéressant est la présence de dinosaures dans les régions polaires, moins froides au Mésozoïque qu'aujourd'hui, mais qui connaissaient néanmoins des températures assez basses. Dans certains gisements en Alaska ou dans le Sud de l'Australie, qui étaient alors près des pôles, on trouve des dinosaures, mais pas de reptiles "classiques" (tortues ou crocodiles) qui ne supportent pas les basses températures. Tout porte donc à croire que les dinosaures pouvaient résister à des températures assez basses, et qu'ils étaient probablement d'une certaine façon "à sang chaud".
Une gigantothermie pour certains
Les espèces géantes comme les sauropodes n'ont pas d'équivalent dans la nature actuelle. Cependant, on estime que des animaux de cette taille devaient avoir une certaine inertie thermique, même s'ils n'avaient pas un métabolisme aussi actif que les théropodes. Leur taille devait donc leur procurer une forme d'homéothermie. Ainsi, selon Jamie Gillooly et ses collègues de l’université de Gainesville en Floride, la température du corps d'un Sauroposeidon, qui mesurait près de 18 mètres de haut, avoisinerait les 47,7°C!