Fiche descriptive

¤ Etymologie du nom: "Du Grec mokhlos, barre, et odon, les dents, en référence aux crêtes en forme de barrette qui ornent les dents de l’animal."

¤ Position dans la classification: Iguanodontia - Rhabdodontidae

¤ Eres géologiques: Crétacé supérieur (Santonien supérieur au Campanien inférieur: ~ 85 à 80 millions d’années).

¤ Taille estimée: 1,50 m à 2 m de long

¤ Poids estimé:

¤ Régime alimentaire: herbivore

¤ Répartition géographique: ,Formation Grünbach, Muthmannsdorf, (Autriche) et Formation Csehbánya, Iharkút, Conté de Veszprém, (Hongrie)

¤ Découvert en:



Les différentes espèces

L’espèce honore le géologue Eduard Suess qui découvrit les dinosaures du Campanien d’Autriche durant la seconde moitié du XIXe siècle.


L’espèce honore le paléontologue Attila Vörös le fondateur du Groupe de Recherche Paléontologique de l’Académie des Sciences Hongroise.


Synonyme junior de Mochlodon suessi :

Iguanodon suessi, Bunzel, E., 1871

Mochlodon suessi, Seeley, H.G., 1881

Rhabdodon suessi, Nopsca, F., 1925

Zalmoxes sp., Sachs, S. & Hornung, J. 2006


Inventaire des fossiles retrouvés

  • Mochlodon suessi : PIUW 2349/2 Lectotype, un dentaire droit
  • Spécimens référés : une dent dentaire, une dent maxillaire, un pariétal fragmentaire, une scapula gauche fragmentaire, un radius ? fragmentaire, une phalange unguéale, un fémur gauche fragmentaire, et un tibia droit ? fragmentaire.


  • Mochlodon vorosi : MTM V 2010.105.1 (Holotype), un dentaire gauche complet avec quatre dents brisées.
  • Spécimens référés : un postorbital gauche, deux carré droit, deux dentaires gauche et deux dentaires droit quasi complets, six dentaires fragmentaires, 15 dents dentaires et 23 dents maxillaires, des vertèbres cervicales, dorsales et caudales isolées, un sacrum presque complet mais écrasé, trois coracoïdes, une scapula fragmentaire, un humérus complet et un autre partiel, un ulna complet, deux fémurs presque complets, un fémur fragmentaire, un tibia complet et deux autres fragmentaires, et deux phalanges.

Caractères propres à ce dinosaure

  • Mochlodon est un petit ornithopode qui fut découvert durant la seconde moitié du dix-neuvième siècle dans une mine de lignite en Autriche. Ces fossiles furent décrits en 1871 par Bunzel qui les attribua à une nouvelle espèce du genre Iguanodon, Iguanodon suessi. En 1881, Seeley considéra les restes d’ornithopodes autrichiens suffisamment différent de ceux d’Iguanodon pour les placer dans un genre distinct qu’il nomma Mochlodon. Entre 1902 et 1904, le Baron Nopsca attribua à Mochlodon suessi des restes d’ornithopodes du Maastrichtien de Roumanie et créa l’espèce M. robustum pour des spécimens différents de la même région. Finalement, en 1925, Nopsca considéra que le Mochlodon d’Europe centrale ne devait faire qu’un avec le genre Rhabdodon du sud de la France et créa la nouvelle combinaison Rhabdodon suessi. Récemment, Weishampel et al. (2003) ont montrés que les spécimens de Roumanie étaient clairement différents des spécimens français et autrichiens et ont créés pour eux un nouveau genre appelé Zalmoxes (composé de deux espèces Z. robustus et Z. shqiperorum). Ils ont également créés la nouvelle famille des Rhabdodontidae qui outre Zalmoxes, inclue le Rhabdodon franco-espagnol et les restes fragmentaires d’Autriche. Ces derniers furent par la suite considérés comme non diagnostique et Mochlodon suessi devint un nomen dubium. En 2006, Sachs et Hornung réétudièrent les restes de M. suessi et conclurent qu‘ils représentent des juvéniles d’une espèce indéterminée du genre Zalmoxes (bien que les fossiles autrichiens soient 10 à 12 millions d’années plus anciens que les Zalmoxes de Roumanie). En 2012, Ősi et al. décrivent des restes de rhabdodontides provenant de la région d’Iharkút en Hongrie. Les fossiles hongrois présentent de fortes affinités (anatomiques, géographiques et temporelles) avec les spécimens autrichiens mais sont clairement différents de ceux de Rhabdodon et Zalmoxes. En conséquence, Ősi et al. ressuscitent le genre Mochlodon, revalident l’espèce autrichienne M. suessi et créés une nouvelle espèce M. vorosi pour les spécimens hongrois.
  • D’après Ősi et al., les deux espèces de Mochlodon diffèrent l’une de l’autre par les caractères de leur dentaire. Chez M. suessi (représenté principalement par des juvéniles), la marge dorsale de la région symphysaire est légèrement orientée rostroventralement et son extrémité rostrale occupe une position plus profonde. Chez M. vorosi, le dentaire possède une dépression profondément marquée juste sous le processus coronoïde, et cette dépression devient transversalement moins marqué mais dorsoventralement plus large vers la suture dentaire-surangulaire. L’extrémité rostrale du dentaire est dirigée rostralement (plutôt que rostroventralement chez M. suessi) de telle sorte que le bord dorsal de la région symphysaire est horizontal et est donc a peu près au même niveau que la marge alvéolaire. Ces différences s’observent également entre les plus petits spécimens de M. vorosi et le type de M. suessi, confirmant que ces différences ont une valeur taxonomique réelle et ne sont pas du à l’ontogénie. Les caractéristiques des deux espèces de Mochlodon servent également à les distinguer des genres Rhabdodon et Zalmoxes. Le matériel hongrois, plus abondant, permet de relever des différences supplémentaires notamment parmi les os du crâne, Mochlodon vorosi possède un carré présentant une forte courbure postérieure (environ 60°). Chez Zalmoxes robustus la courbure est de 45°, chez Z. shqiperorum elle est de 20° et chez Rhabdodon elle est de 25°.
  • Mochlodon semble étroitement apparenté au genre Zalmoxes lequel vécut 15 à 10 millions d’années plus tard. Ces deux genres représentent une lignée de rhabdodontide qui habitait les îles orientales de l’archipel européen du Crétacé supérieur. Dans la partie occidentale de l’archipel, vivait une lignée distincte de rhabdodontide représentée par Rhabdodon. Les deux lignées auraient divergées avant le Santonien, mais les débuts de l’évolution du groupe sont encore inconnus faute de fossiles.
  • L’histologie de Mochlodon vorosi montre que les spécimens adultes étaient de petites tailles (1,20 m à 1,80 m de long). Curieusement il a également été identifié des spécimens de tailles similaires appartenant à des juvéniles tardifs. Parmi les restes de Mochlodon suessi, seul un tibia a été formellement identifié (par l’histologie) comme appartenant à un adulte. Celui-ci était également de petite taille (environ 1,40 m de long). Comme pour M. vorosi, on dispose également parmi les spécimens juvéniles, d’un individu étonnamment grand (estimé à 1,60 m de long). Ceci s’explique par le fait que les dinosaures adultes d’une même espèce n’atteignaient pas tous les mêmes dimensions (nous autres humains atteignons des tailles adultes très variables).

Reconstitution de la vie de ce dinosaure

  • Avec un âge Santonien (~ 85 millions d’années), M. vorosi est le plus ancien rhabdodontidé. Il vivait sur une île où il cohabitait avec d’autres dinosaures tels que le cératopsien Ajkaceratops, les ankylosaures Hungarosaurus et une espèce indéterminée de Struthiosaurus, et divers théropodes comme Pneumatoraptor ainsi que deux espèces indéterminées appartenant aux Abelisauroidea et aux tetanoures. La faune de vertébrés associée comprenait une tortue Bothremydidae (Foxemys trabanti) des lézards Teiidae, un mosasaure de 6 m de long le Pannoniasaurus qui fréquentait les eaux douces, le petit crocodile Iharkutosuchus qui était peut être végétarien, des oiseaux enanthiornithes comme Bauxitornis et des ptérosaures tel que Bakonydraco.
  • M. suessi vécut un peu plus tard, au Campanien inférieur (~ 80 millions d’années) dans ce qui est maintenant l’Autriche qui à l’époque faisait partie de l’île Australpine. Il est possible que les dinosaures d’Iharkút en Hongrie vivaient sur une autre partie de la même île à une époque antérieure. Le seul autre dinosaure découvert dans le même site que M. suessi est l’ankylosaure Struthiosaurus austriacus

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Actualité de ce dinosaure

Publications

  • Bunzel, E. 1871, Die Reptilfauna der Gosauformation in der Neuen Welt bei Wiener-Neustadt, Abhandlungen der Kaiserlich-Königlichen Geologischen Reichsanstalt 5: 1-18
  • Seeley, H.G. 1881. The Reptile Fauna of the Gosau Formation preserved in the Geological Museum of the University of Vienna: with a Note on the Geological Horizon of the Fossils at Neue Welt, west of Wiener Neustadt, by Edw. Suess, Ph.D., F.M.G.S., &c., Professor of Geology in the University of Vienna, &c. Quarterly Journal of the Geological Society 37: 620–707.
  • Nopcsa F (1902) Dinosaurierreste aus Siebenbu¨rgen II. (Scha¨ delreste von Mochlodon). Mit einem Anhange: zur Phylogenie der Ornithopodiden. Denk Akad Wiss Wien 72: 149–175.
  • Nopcsa F (1904) Dinosaurierreste aus Siebenbu¨rgen III. Weitere Scha¨delreste von Mochlodon. Denk Akad Wiss Wien 74: 229–263.
  • Nopcsa F (1925) Dinosaurierreste aus Siebenbu¨rgen, IV. Die Wirbelsa¨ule von Rhabdodon und Orthomerus. Palaeont Hung 1: 1921–1923: 273–304.
  • Weishampel, D. B., C.-M. Jianu, Z. Csiki, and D. B. Norman. (2003). Osteology and phylogeny of Zalmoxes (n.g.), an unusual Euornithopod dinosaur from the latest Cretaceous of Romania. Journal of Systematic Palaeontology 1(2): 65–123.
  • Sachs, S. & Hornung, J. 2006. Juvenile ornithopod (Dinosauria: Rhabdodontidae) remains from the Upper Cretaceous (Lower Campanian, Gosau Group) of Muthmannsdorf (Lower Austria). Geobios 39 (3): 415–425.
  • Ősi A, Prondvai E, Butler R, Weishampel DB (2012) Phylogeny, Histology and Inferred Body Size Evolution in a New Rhabdodontid Dinosaur from the Late Cretaceous of Hungary. PLoS ONE 7(9): e44318. doi:10.1371/journal.pone.0044318